
Seizième novillada des fêtes. Petite entrée, uniquement sur les places à l’ombre… 39,5 degrés pour 45 degrés, ou plus, ressentis. Il n’y avait là que les vrais et durs.
Concours avec un Hubert Yonnet, intéressant, mais faible, un Astarac, présent et agressif, un Malaga refusant le combat et fuyant, un Françoise Yonnet hésitant, un Pagès Mailhan qui a fait illusion, avec classe et intérêt dans les deux premiers tiers ; et pour terminer un Sainte Cécile pétri de qualité et de volonté. D’une manière générale, sans trop de complications à la muleta.
- Alejandro Garder (blanc et or), au premier, un H Yonnet, une entière, vuelta ; au quatrième, un Françoise Yonnet, une entière atravesada, un pinchazo et une demi-lame, silence.
- Ivan Gonzalez (bleu rêvant de violet pâle et or), au deuxième, un Astarac, une entière, salut au tercio ; au cinquième, une Pagès Mailhan, un pinchazo, un trois-quarts de lame, silence.
- El Juanito (Blanc et or), au troisième, un Malaga (Marie-Pierre Calais), un pinchazo, une entière, une oreille : au dernier, un Sainte Cécile, une demi-lame et une vingtaine de descabellos, silence.

Pour sa première sortie dans le sud-ouest, Michel Megias a frappé un grand coup… Il a remporté, hier, samedi 4 juillet, la novillada concours sans picadors de Castelnau-Rivière-Basse (65). En dernière position il a sorti un novillo, lourd, bien fait, pouvant passer en formelle, un véritable petit toro qui s’est admirablement comporté avec la complicité de El Juanito. En se battant sur les deux mains, le garçon a mis en avant toute les qualités de cet animal d’origine Juan Pedro Domecq, mais pour autant qui n’avait rien d’un tendre. Il s’est même par instant retrouvé en difficultés. Mais chaque fois il s’est repris et a attaqué. Quant au « petit toro », il était toujours là pour répondre. Ce couple a animé et relevé un concours qui sombrait dans une certaine morosité. Jusqu’alors on n’avait rien vu qui permettait de déclarer un triomphateur de la rencontre. Certes le taureau n’a pas été piqué… Mais pourquoi lui aurait-on refusé cette vuelta qui a mis un point d’orgue final à la chaude après midi. Castelnau avait trouvé son vainqueur et son éleveur… Un des derniers du sud-est à avoir enlevé le trophée fut Patrick Laugier. Michel Megias a inscrit hier son nom à un joli palmarès.
Dès sa première sortie, El Juanito avait démontré tous les arcanes de son talent en nous faisant voir un Malaga sous ses meilleurs aspects, car le diable n’était pas un courageux et il fallait le rattraper pour lui infliger une petite passe. Juanito, malgré tout son talent n’a pu cacher tous les défauts de l’animal. Mais Castelnau fut pour lui un excellent moment.

N’oublions pas Alejandro Garder qui ne put que faire le minimum syndical avec un Yonnet qui se couchait de faiblesse et hésitait à charger. Il n’eut guère plus de chance avec celui de Françoise Yonnet, probon, hésitant dans tous ses mouvements et ne permettant aucune construction de faena. De ce beau nom de l’élevage, Alejandro Garder ne conservera qu’un souvenir peu intéressant. Dommage !!

Le cartel affichait aussi Ivan Gonzalez. Il eut à réduire un Astarac piquant, agressif et très mobile. Mais à la muleta il fut toujours très agréable même s’il n’alla pas au fond des choses. L’eral avait des qualités mais ce comportement était trop brouillon. Par la suite quand il a convaincu le Pages Mailhan de suivre la muleta, on a cru que tout allait éclater en triomphe, mais il lui manquait un peu de maîtrise devant un tel animal. Ivan ne fut pas le terrible et abandonna même le combat.
Le sourire de Michel Megias et de son épouse Corinne illuminèrent cette fin de novillada de manière merveilleuse. Deux éleveurs avaient réussi un pari secret. Ils ont su présenter un excellent novillo et nous faire passer un bon moment. N’oubliez pas que sur la colline de Castelnau on vous attend l’an prochain.
Reseña et photos : Jean-Michel Dussol