Novillada sans picadors :quatres erales de Turquay, admirablement présentés, mais témoignant d’un peu de faiblesse.
- Carlos Corradini (rouge et or), au premier, un pinchazo, une entière, silence ; au troisième, une entière, un descablello, une oreille.
- Thomas Ubeda (bleu diaphane et argent) au deuxième, un pinchazo, une entière, salut ; au dernier, une entière, une oreille.
Ils étaient beaux, irréprochables de présentation, de véritables petits toros qui auraient oublié de grandir. Ces quatre erales de Turquay ont séduit le public de Rieumes qui, en cette fin de matinée, avaient pu contourner le regroupement des antis.
Une température à faire regretter qu’en fin de matinée le soleil est pratiquement à la verticale et refuse le moindre centimètre carré d’ombre. Mais ce public coincé entre deux aficions voulait voir toréer.
Peut-être Carlos Corradini (Malaga) n’a pas eu tout le clinquant nécessaire pour convaincre ces spectateurs. Il fut d’un classicisme parfait, chaque fois il présentera un répertoire classique, rythmé avec beaucoup de temple en sachant s’adapter au comportement de ses adversaires. Il fut particulièrement professionnel, avec son second, « Mexicano ». Jamais il ne le brusqua, toréa avec douceur, finissant ses passes avec la muleta haute de façon à cacher sa faiblesse… au point que cette technique fit aller toro et torero a mas. Rien que pour cette démonstration, l’oreille était amplement méritée.
Thomas Ubeda déborde de volonté et cette façon de se mettre devant « Ayudante », le dernier de la course, lui permit de dessiner une grand série d’ayudados et de continuer sur cette main pour une impressionnante série de naturelles. Il fut beaucoup moins à l’aise dans la pose des banderilles, mais c’est bien de vouloir. Thomas ne manque pas de confiance, mais de toros. Des choses qui devraient rapidement s’arranger. Les deux garcons dans deux styles différents, opposés même, ont intéressé un public qui a su récompenser leurs efforts.
Reseña et photos : Jean-Michel Dussol.