La Brède. 20 juin. Curro Diaz a fait pleurer l’aficion bordelaise.

Capture d’écran 2015-06-21 à 06.52.50Belle entrée. Soleiln chaleur et poussière… Une belle entrée même s’il restait quelques places..

Sept toros de Pedres , le cinquième changé pour faiblesse, Tous une pique prise avec une extrême prudence, souvent faibles dans la suite de la lidia. Certes ils en imposaient par leur poids et leur volume, mais sont demeurés très sages dans leur comportement. D’une façon générale, tous avec une surcharge pondérale qui adoucissait grandement leur charge.

  • Eugénio de Mora (bleu très clair et or) au premier, un pinchazo, une entière, silence ; au quatrième, un pinchazo, une entière, silence.
  • Curro Diaz (bleu diaphane et or), au deuxième, un pinchazo, une entière, une oreille ; au cinquième, une entière, deux oreilles.
  • Juan Leal (Violet archevêque et or) au troisième, une entière, deux descabellos, avis, salut ; au dernier, un pinchazo, une entière, deux oreilles.

En raison des menaces des anti taurins, jeux de pistes pour arriver aux arènes… la manifestation étant contenue autour de l’église à cinq cents mètres de la plaza portatile.

Capture d’écran 2015-06-21 à 06.52.03Curro Diaz, tu nous as fait pleurer… Tu as été « hénorme », grandiose, parfait et comme un gamin qui se perd dans les ruelles de Linares ou de Grenade, tu étais là… pour rehausser, apporter un plus à la tauromachie… Samedi 20 juin, à La Brède tu as démontré que l’on peut toréer avec gusto, sentimientio, et en se plongeant au plus profond de l’Ame humaine, faire vivre à tous ceux qui étaient là une autre dimension de la fête, montrer que les avocats, pour la plupart sont favorables à ce lieux où chacun peut trouver les racines de sa civilisation.

On riait, on se retrouvait et sur ce sable qui ne représentait plus qu’une infime partie de la vie, mais tellement importante. Tous les aficionados étaient présents. Une belle journée, mais on n’avait jamais imaginé qu’un club, une société, un groupe nous demande de venir célébrer la laïcité, car la seule religion devient la tauromachie, en tel lieu avec une faena extraordinaire où les garçons souhaitent toujours intervenir.

On était là, patrie de l’Esprit des lois, à La Brède, pour célébrer les meilleurs d’un BAC anonyme en derachazos et naturelles.

Capture d’écran 2015-06-21 à 06.52.20Mais revenons à la course. Eugénio de Mora, qui n’aurait jamais dû être à La Brède est venu avec son petit sac, se montrer, baisser un peu la muleta, sans trop, sans nous prouver qu’il avait été un des grands maîtres de la cape. Mais il ne reste que peu d’Eugénio, il est demeuré dans saveur, un peu insipide et à part une belle série de naturelles, il n’avait rien à dire. .

Mais au bout de l’interminable alti-plano de la Mancha, au sud de Madrid, il reste quelques toreros qui hésitent entre la Castille et l’Andalousie… Les sortilèges, c’est Curro Diaz qui les a raflés. A La Brède, en deux faenas on a compris ce que c’était que toréer. De la grâce, des détails, de la beauté, quelques soupçons de temple et surtout une immense harmonie. Sur ses deux faenas Curro Diaz a été au sommet de son art. Un garçon qui aime la vie et la tauromachie. Le gamin de Linares est devenu un Prince. Certes le combat n’était pas très compliqué face à des toros obèses, n’hésitons pas à l’écrire. Ils se déplaçaient avec une certaine lenteur, laissant le temps de composer la figure… Mais encore, comme Curro, fallait-il imaginer les figures à servir à cet animal, sans trop de forces et de caste . Chaque fois Curro Diaz a su tuer… Il demeurera le gamin, assagi et un peu vieillot, qui a fait rêver La Brède.

Capture d’écran 2015-06-21 à 06.52.37Juan Leal a été plutôt bien mais sans jamais aller au fond des choses. Il est resté, comme souvent, très superficiel. Mais à La Brède comment bousculer ce phénomène de Curro Diaz. Il avait décidé de tout casser. Il y est parvenu… Juan Leal l’a accompagné dans une sortie en triomphe qu’il a arrachée au dernier moment. Une corrida sympathique où les toros de Pedres ont été d’agréables collaborateurs.

Photos et reseña : Jean-Michel Dussol.