Istres. 20 juin. Juan Bautista et Thomas Joubert a hombros.

Capture d’écran 2015-06-21 à 08.12.36Une corrida française qui s’ouvrit par La Marseillaise chantée par le baryton Frédéric Cornille, le même interprétant durant le paseillo l’air du toréador de Carmen. De quoi créer l’ambiance !

Capture d’écran 2015-06-21 à 08.14.00Le public appela Denis Loré à saluer avant que les débats soient engagés, le nîmois conviant à l’hommage ses deux compagnons de cartel.

Côté toros, les pupilles d’El Pilar, de présentation plus que correcte, n’ont pas fait que de la figuration et ont donné un certain intérêt à la tarde du fait de leur caste et de leur présence en piste.

Quant au vent, il fut de la partie, à un degré moindre que la veille, et s’il n’empêcha pas les hommes de toréer, il les gêna par moments.

Capture d’écran 2015-06-21 à 08.15.11Denis Loré, après plus d’un lustre d’arrêt, n’a rien perdu de sa technique. Face au premier, il tenta quelques véroniques dont les rafales gâchèrent le dessin, fit piquer deux fois son opposant qui prit seul la première ration, puis entama sa faena par passes hautes avant de baisser la main pour quelques derechazos de belle facture. Le passage à gauche s’avérant moins probant, c’est à droite qu’il poursuivit sa faena, parvenant à lier quelques derechazos et embarquant ensuite le noble animal dans deux circulaires bien maîtrisées. Final par statuaires et trincherilla avant une trois-quart contraire enfoncée au second assaut nécessitant brelan de descabellos. Salut.

Le quatrième accueilli par quelques véroniques, chicuelinas et demie prit deux rations de fer, appuyée la première, latérale la suivante, avant de se casser la patte avant droite en début de faena. Le nîmois le testa mais le mal était bien là et il fallut se résoudre à abréger le débat. Palmas après une entière caida.

Capture d’écran 2015-06-21 à 08.16.36Juan Bautista faisait son deuxième paséo à Istres après l’épisode Victorino de la veille. Face au second, on ne le sentit pas en confiance lors des capotazos de réception, puis après la première pique assez forte, on le vit plus à l’aise lors du quite par véroniques et larga, Thomas Joubert intervenant dans la foulée par saltilleras et revolera. Débutée par passes hautes, la faena prit corps à droite, agrémentée de détails (passe de las flores, molinetes et desprecios) mais baissa d’un ton à gauche où les naturelles furent plus distantes. Jean-Baptiste opta au final pour un toreo encimista et un peu pueblerino avec des circulaires inversées et des rondes en se collant au flanc du toro. Entière caida a recibir. Deux oreilles !! J’aurais préféré écrire « oreille méritée ».

La réception du quinto fut aussi un peu hésitante. Après une pique, l’arlésien signa un quite par cordobinas et demie, puis un autre par faroles, chicuelinas et tafallera (si j’ai bien noté) après un picotazo pour la forme. C’est à genoux près des planches que Juan Bautista débuta sa faena par passes hautes, se redressant ensuite pour quelques redondos servis main basse. Averti sur les derechazos suivants, Jean-Baptiste changea de main pour quelques naturelles templées à mi-hauteur, le Pilar donnant des signes de faiblesse.  Après quelques naturelles et luquecinas, le garçon alterna les deux bords sans l’épée, puis nous servit deux séquences encimistas avant de loger une entière contraire au second assaut. Descabello et salut au tiers.

Capture d’écran 2015-06-21 à 08.18.09Thomas Joubert nous a fait rêver à son premier toro qu’il apprivoisa par deux parones et larga après quelques capotazos sans grand intérêt. La faiblesse de l’animal limita le châtiment à une ration de fer pompée. Face à cet adversaire bronco et faiblard, Thomas trouva très vite le sitio et courut parfaitement la main sur les deux premières séries de derechazos hélas pas liés. Idem à gauche où les naturelles furent pures mais là aussi pas liées du fait de l’absence de forces de l’animal. Mais Thomas ne voulut pas en rester là. De face, avec élégance et profondeur, il dessina quelques tandas ambidextres main basse qui firent rugir la foule. Majestueux furent le cartucho de pescao et les naturelles précédant l’entière contraire mettant un point final à cette faena de haute note. Deux oreilles de poids.

Les capotazos de réception du sixième furent un peu secs, tout autant la pique violente qui suivit. Quite par chicuelinas serrées de Thomas et deux bonnes paires de banderilles de Marc Antoine Romero appelé à saluer.La faena qui suivit fut une partie de gagne-terrain entre les deux opposants, le bicho prenant souvent l’avantage sur le garçon qui ne sut (ou ne put) peser sur son adversaire. Souvent maladroit (il perdit la muleta à plusieurs reprises et tomba devant le toro, heureusement sans conséquences), Thomas dessina de valeureux muletazos mais sans parvenir à construire une véritable faena. Après quatre manoletinas, il enfonça de travers une demi-lame, la récupéra lors d’un simulacre d’estocade pour ensuite l’enfoncer à nouveau à l’horizontale. Trois descabellos. Salut.

Sortie a hombros pour Juan Bautista et Thomas Joubert.

Reseña et photos : Paco.