Nîmes. 24 mai (matin). Enrique Ponce ou comment ouvrir la Porte des Consuls.

_MG_9767-001Corrida mixte avec Pablo Hermoso de Mendoza et Enrique Ponce pour ses 25 ans d’alternative. Chaude matinée, vent enfin tombé, toros de circonstance, 4/5 d’arène.
_MG_9535-001Pablo Hermoso de Mendoza coupe 2 oreilles à son 1er Bohorquez, alors qu’il voit les trophées s’évaporer avec son échec à la mise à mort de son 2e.

_MG_9811-001Enrique Ponce a attendu son 1er toro, un Alcurrucèn de 506 kg, un bon moment, ce dernier ne voulant pas se montrer au grand jour, se trouvant bien mieux dans le toril. Le caractère manso de cet exemplaire ne faisait pas de mystère. La suerte de capote est vite évacuée et le cornu échappe au maestro pour aller titiller le lancier pour une vilaine pique au milieu du dos et une 2e très appuyée. Ponce sert ensuite à ce toro distrait des doblones qui déclenchent déjà la musique. A gauche, le Valencian dessine quelques naturelles aidées et des kikirikis. Il revient à droite pour des derechazos bien dosés et un pecho au centre de la piste avant une épée plate entière. En grand manso, le toro meurt aux tablas. Vuelta.

Son 2e est un Victoriano del Rio de 490kg qu’il accompagne par des véroniques avant une 1e pique sur le cavalier de réserve. Quelques chicuelinas et 2e piquette. Brindis au public. Il débute alors aux planches muleta en main droite pour gagner le centre tout en douceur. Musique bien sûr ! Le cornu est noblissime surtout à droite, la gauche est plus accrocheuse. Après un kikiriki, retour sur la droite pour des molinetes, derechazos, trincheras et doblones. Mais, aux aciers, l’affaire se complique et retombe comme un soufflet au fromage : 1 entière, 1 avis et 6 descabellos. Arrastre applaudi (et pourquoi ?!!). Salut.

Enrique Ponce croise ensuite un laid Domingo Hernandez, brocho et gras, qui n’a rien pour lui. A la 1e pique, il tente de contourner le groupe équestre et le fait violemment chuter. La 2e est assaisonnée et une petite 3e sur les clarines. Brindis à Francesco Demuro, tenor ami. Il entame sa faena de muleta à droite genou ployé. Le bicho ne tarde pas à le rejoindre la tête la première dans le sable. A gauche, l’animal devient gratteur et retord. L’homme abrège par une entière tombée. Arrastre sifflée et silence.

Celui qu’on pensait être le dernier de cette laborieuse matinée est un grassouillet Juan Pedro Domecq, accueilli par véroniques et revolera. Une 1e pique légère et une 2e pompée finissent de mettre au pli le cornu. Brindis au public et Ponce entame à droite genou ployé aux tablas. La musique est encore lancée rapidement, le Président aime la musique ! Le maestro gagne le centre et nous sert des derechazos templés, des molinetes et tout le répertoire droitier avant de changer de bord où il est visiblement gêné par un retour de vent et il se fait désarmer. Quelques poncinas avant de loger une estocade entière dans le cornu collaborateur sur le chant de son ami tenor. 2 oreilles et mouchoir bleu pour le saucisson !!

Mais, voulant très certainement ouvrir à tout prix la Porte des Consuls, Enrique Ponce décide d’offrir au public nîmois le toro de réserve. Ce toro de regalo est encore un Juan Pedro Domecq de 554 kg à la corne gauche explosée qui va prendre 2 piquettes et se dégonfler. Brindis à Simon Casas arborant son sourire des grands jours. L’animal est plus complexe que son frère mais dès les passes droitières, la musique est lancée avec Edith Piaf et “L’hymne à l’amour” (bien interprété mais guère taurin). Un passage rapide à gauche avant un retour prudent à droite. Les 2 adversaires finissent aux tablas. Une entière efficace et 2 gentilles oreilles tombent. La Porte des Consuls est ouverte, Enrique Ponce est ramené jusqu’à son hôtel a hombros.

Allez, c’était son 25e anniversaire d’alternative !!

Reseña : Christophe Dumond. Photos : Muriel Haaz