Tout commença par l’action d’un groupe de manifestants anti-corrida qui s’en prirent tout d’abord au rejoneador Andy Cartagena, et indirectement à un de ses chevaux, qu’ils aspergèrent tous deux de peinture rouge.
Six militants sautèrent peu après en piste et durent être évacués par les services de sécurité et les forces de l’ordre. Le paseo fut retardé de 10 minutes.
Le spectacle commença enfin et le succès fut à la mesure de la colère ressentie auparavant à cause des attaques des anti-corrida. Ces liberticides repoussent sans arrêt les limites du tolérable, jusqu’au moment où l’irréparable se produira. Jusqu’où peut-on aller trop loin ?
Les toros de Hermanos Sampedro ont donné du jeu et permis le succès des deux cavaliers qui se partagèrent huit oreilles et la sortie a hombros. Le quatrième, « Polvoroso », fut primé de la vuelta.
Andy Cartagena ouvrit les débats par la lidia d’un toro mansote et tardo qu’il combattit avec le brio habituel, agrémentant la lidia de pirouettes et autres figures équestres très prisées du public. Oreille après un bon rejon de muerte.
Le troisième mit la technique du garçon à l’épreuve en s’arrêtant très vite. Andy sut tirer parti des moindres charges du bicho et finit par composer patiemment sa faena qu’il conclut par la pose des roses. Oreille.
Le quinto fut le meilleur toro du lot de Cartagena. Mobile tout au long de sa vie publique, il permit à Andy de s’exprimer complètement. « Zico », comme à Arles, mit le public debout en se déplaçant sur ses postérieurs avant que « Pintas » ne prenne le relais pour les courtes et la mise à mort.
Diego Ventura tomba sur un premier adversaire mobile qui lui permit de montrer l’étendue de son répertoire, notamment lors des poses de banderilles al violin et de courtes. Oreille après une lame décisive.
Le quatrième, « Polvoroso », était un grand toro qui mit encore plus en valeur les qualités de cavalier et de torero de Ventura. La maîtrise est telle que le fait de clouer farpas et harpons en devient une formalité. Hélas tout fut gâché par une mise à mort plus laborieuse que la précédente et la récompense se solda par un unique pavillon.
Aiguillonné par le succès de Cartagena face au cinquième, Ventura mit les bouchées doubles face au dernier toro de la feria. Festival du cavalier qui passa par toutes les suertes pour décrocher enfin un double trophée après un rejon de muerte efficace.
(Photos : Muriel Haaz)