Eugenio de Mora sut trouver l’accord avec le premier toro de la tarde, un Valdefresno sérieux de présentation, mansote mais noble, une qualité dont le garçon profita pour dessiner notamment deux séries gauchères exceptionnelles. Les muletazos furent dans l’ensemble de qualités, Eugenio toréant le corps relâché avec beaucoup de temple. Les aciers le privèrent de la première oreille de la tarde.
La récompense allait venir face au quatrième, un toro noble et maniable que le torero toréa très bien au capote avant de servir une faena initiée de rodillas, solide et templée mais d’inégale intensité. Oreille après une lame trasera.
Morenito de Aranda tomba lui aussi sur un premier adversaire affichant une certaine mansedumbre. C’est a porta gayola qu’il l’accueillit avant de le soumettre en première partie de faena, maniant avec temple une muleta ferme qui sut guider le bicho avec temple. L’animal se dégonfla ensuite et devint fuyard, obligeant Morenito à se placer sur le trajet de ses fuites. Ovation.
Son second adversaire, de Valdefresno, se blessa au deuxième tiers et fut remplacé par un sobrero d’El Risco sérieux de présentation et offensif. Hésitant dans la muleta du torero, c’est sur la corne droite qu’il se livra, Morenito gérant bien les temps de récupération d’un bicho qui lui permit ainsi de dessiner notamment deux magnifiques tandas droitières en terrain réduit. La bonne estocade finale lui permit de couper l’oreille de son opposant.
Arturo Saldivar toréa lui aussi un sobrero après renvoi du titulaire aux corrales. Ce bicho de Hermanos Revesado, qui manifesta une certaine noblesse, fut protesté pour son manque de forces, un défaut qui laissa le trasteo du torero dans la neutralité. Silence.
Le sixième du fer de Valdefresno ne fut pas d’un meilleur niveau et sa fadeur laissa le mexicain dans l’anonymat, malgré la volonté affichée. Silence.
(Photos : Fran Jimenez)