Hier samedi 9 mai, le Festival du Cœur à Mont-de-Marsan a connu de bons moments.
Avec Ruiz Miguel (une oreille), Conde (une oreille) et Escribano (deux oreilles), ce fut la tauromachie de légende ou de victoire. Thomas Dufau (deux oreilles), dans un excellent style nous a rappelé que la volonté est essentielle pour arriver… Michelito (une oreille) a eu quelques bons moments mais Damian Castaño (salut) et le novillero Diego Fernandez (silence) ont illustré toutes les difficultés que l’on peut avoir pour s’imposer dans ce métier.
Mais revenons à Ruiz Miguel, qui, sans les rides du visage, paraîtrait n’avoir jamais quitté les ruedos. A peine s’est-il assagi, est-il un peu plus tranquile et surprend à tout moment comme ces deux extraordinaire demies pour remater son tercio de cape. Le maestro est toujours aussi présent. Un brindis général pour tous ses compagnons de cartel et c’est le Ruiz Miguel de toujours qui se bat, sans avoir besoin,, mais parce qu’il ne sait pas toréer autrement. Il a commandé la musique, quand il a estimé que c’était nécessaire… Le Ruiz Miguel éternel.
Javier Conde nous a fait rêver et nous a déçus à la fois. Mais on ne peut pas lui en vouloir. Un toro presque indigne de sortir, même en festival, une faena hyper douce qui ne l’empêche pas de tomber, mais malgré tous ses efforts, Conde ne peut pas insuffler une âme à cette rencontre.. A l’arrivée c’est un bon toreo mais qui n’a jamais pu approcher le nirvana. Mais on aime Javier et on lui pardonne.
Manuel Escribano est entrée dans l’arène avec la même volonté que s’il était à Séville, face aux Miura. D’excellentes véroniques, une série de quites par chicuelinas… Bien sûr il banderille avec aisance et efficacité, un brindis à Ruiz Miguel et c’est parti pour une faena débordante d’alegria qu’il termine par une série de redondos complets… Une entière et deux oreilles enlevées au Puerto de San Lorenzo. Le tout a été servi avec un magnifique sourire et le bonheur de toréer. On en redemande !
C’est un peu cette même alegria qui anime Thomas Dufau. Histoire de faire monter la pression dans les arènes, il a demandé à son copain Manuel Lataste de venir sauter le toro d’un saut de l’ange vrillé, enfin, un truc compliqué et dangereux.
Un tercio de cape efficace, et une faena sur les deux mains jusqu’à cette belle série de circulaires qu’il enchaîne sur un grand moment de naturelles. Le toro a été un grand collaborateur, on peut le récompenser d’une vuelta.
Heureusement que Michelito Lagravère, le franco-mexicain était là pour redonner un peu de souffle entre Castaño et Diego Fernandez. Le garçon demande encore à s’affirmer et à trouver son style mais sur le reste, rien à lui reprocher… Un petit moment de peur lorsqu’il est cogido… Les encouragements de Conde lui permettent de repartir sans problèmes pour obtenir une fort belle oreille. Un bonne entrée dans la temporada 2015 du Sud-ouest.
Pour le reste un festival où il manquait un peu de monde. C’est dommage car le cartel a répondu aux promesses qu’il portait en lui et a offert un très agréable moment de tauromachie.
Reseña et photo du haut : Jean-Michel Dussol.
Reportage photos : Romain Tastet.