Palavas. 8 mai. Juan Bautista a hombros.

PAC_3834Une corrida franco-française avec du bétail de Robert Margé pour deux toreros tricolores, et un bilan mitigé à l’arrivée, principalement à cause de la faiblesse du bétail des Monteilles.

Six toros et un sobrero qui ne laisseront guère de souvenirs tant leur présence fut de pure forme, à l’exception du sobrero qui manifesta un peu d’alegria, une qualité dont les sept autres étaient cruellement dépourvus. Le cinquième eut droit à une vuelta tout aussi ridicule que le palco qui sortit le mouchoir bleu.

PAC_3662Juan Bautista est sorti a hombros après avoir coupé les deux oreilles du toro précédemment cité (5°). Ce triomphe, que le bétail nous fait relativiser, il ne le doit qu’à lui même, à son envie de bien faire et à un métier consommé qui ferait presque croire que toréer est facile. La difficile facilité, comment on l’entend souvent. Face au premier de la course qui poussa un peu sous l’unique pique, il dessina de jolies véroniques d’accueil, puis un quite par chicuelinas et demie avant d’entamer une faena ambidextre (forcément) servie à mi-hauteur et sans trop se croiser pour ne pas trop obliger un bicho bien peu solide sur ses aplombs. Salut après une entière en place.

PAC_3724Même scénario avec le te troisième qui, à l’identique du premier, poussa un peu la pièce montée lors d’une courte rencontre, et qui se prêta au jeu des étoffes avec soseria. On retiendra quelques bonnes véroniques et deux demies à l’accueil, puis des muletazos sur les deux mains au tracé impeccable mais manquant de transmission à cause de l’absence d’opposition. Quelques détails tels un desprecio par ci ou une trincherilla par là ne parvinrent à épicer un plat qui resta bien fade. Trois-quart contraire tendida, quatre descabellos, silence.

PAC_3809Jean-Baptiste mit tout son poids dans la balance pour ne pas quitter la plaza les mains vides. Il s’agenouilla donc pour recevoir le cinquième par deux largas cambiadas près des planches, se relevant ensuite pour soigner le dessin de quelques véroniques. Après une pique quelconque vite administrée, à la demande du public l’arlésien prit  les banderilles pour clouer trois bonnes paires en poder a poder, violin et quiebro. Débutée genoux en terre, la faena majoritairement droitière fut de bonne facture, variée, agrémentée de jolie détails et terminée sans l’épée. Entière traserita a recibir et deux oreilles acquises à la force du poignet. La sosa collaboration du bicho ne méritait pas la vuelta que quelques braillards incompétents crurent bon de réclamer.

PAC_3700Sébastien Castella templa parfaitement les véroniques d’accueil du second qui, emporté par son élan, fit un roulé-boulé sur le côté puis qui sortit ensuite en fléchissant d’une unique ration de fer de faible intensité. L’animal, en recherche permanente d’équilibre, fut ensuite toréé avec beaucoup de douceur lors d’une faena ambidextre esthétique mais manquant forcément d’intensité. Final encimista avec les traditionnelles circulaires à l’endroit et à l’envers, puis manoletinas prédédant une entière en place foudroyante portée au second assaut. Oreille.

PAC_3792Le quatrième rémata fort contre un burladero et ne s’en remit pas. Après deux véroniques et une larga, le palco le fit tout de même piquer sous la bronca, une pique dont le bicho sortit sur les genoux. Le trio présidentiel comprit enfin qu’il fallait le changer.

Le quatrième bis fut le plus intéressant de la course. Doté d’une certaine alegria, il sortit inédit du capote du biterrois, prit deux rations de fer modérées, puis fut convié à une faena où il chargea avec constance la muleta d’un Castella qui courut bien la main par moments, alternant avec une inégale intensité les deux bords. Toreo circulaire en fin de trasteo suivi d’une quasi-entière traserita complétée de deux descabellos. Salut au tiers.

PAC_3847Le sixième fit une vuelta de campana après les véroniques d’accueil, poussa un peu sur la première pique dont il sortit en chutant, puis revint au cheval pour une seconde courte ration. L’animal humilia fort bien dans la muleta mais ne s’y livra pas, retenant ses charges et cabécéant sur la gauche. Sébastien essaya sur les deux bords, courut la main en début de faena mais le trasteo tourna court du fait du manque de fond de l’animal. Demi-lama après trois pinchazos. Silence.

Notes.

  • Poids des toros souvent optimiste.
  • Public (trois-quart d’entrée) qui applaudit souvent tout et n’importe quoi et palco au diapason.
  • Sortie a hombros pour Juan Bautista.

Reseña et photos : Paco.


Palavas 08 may 2015 par burladero_es