Le matin éliminatoires lors d’une tienta entre Juan Antonio Navas (Valence), Baptiste Cissé (Adour Aficion), Indalecio Sahuquillo « Castellano III » (Albacete), Carlos Osina (Béziers), Luis Pasero (Madrid), Tibo Garcia (Nîmes), Jorge Alba (Chiclana), André Lagravère (Arles), Tomas Ubeda (Nîmes), Alejandro Mora (Salamanque).
Le soir, finale, belle entrée, cinq novillos de José Cruz, les quatre premiers excellents pour
- Castellano III (bleu pétard et or), une demi-lame, silence.
- Luis Pasero (bleu ciel et or), avec son premier, une entière basse, une oreille, avec son second, trois pinchazos, cinq descabellos, avis, silence.
- Tibo Garcia (bleu mobylette et or), avec son premier, une demi-lame d’effet rapide, une oreille ; avec son second, trois pinchazos, un descabello, applaudissements.
Tibo Garcia poursuit sa conquête du Sud-Ouest. Dimanche 3 mai, il a remporté le Bolsin de Bougue, ce qui lui permettra de s’inscrire, au moins, dans quatre courses de l’été taurin qui se profile, à Plaisance, Dax, Mont-de-Marsan et Bayonne. La finale a été marquée par le comportement parfait de quatre des cinq novillos de José Cruz qui a été invité à saluer à la fin de la course.
Pourtant avec un peu de recul on peut penser que lors des éliminatoires du matin, il n’avait pas été au mieux de sa forme. Certes toujours très technique et précis dans son toreo, mais manquant d’harmonie et de « coulée » dans sa faena. Mais sa maîtrise taurine le hissait toutefois dans le trio de tête.
De cette matinée retenons quelques excellentes vaches, les première et sixième frappées du fer du Camino de Santiago, de Jean-Louis Darré. Juan Antonio Navas (Valence) et Baptiste Cissé (Adour Aficion) manquèrent de métier dans un lot de novilleros particulièrement relevé. Indalecio Sahuquillo « El Castellano III » portait, en quelques muletazos le concours à un niveau supérieur. On aura apprécié l’excellente façon de toréer au centre de la piste du biterrois Carlos Olsina auquel répondait le style très fini de Luis Pasero (Madrid). Jorge Alba de Chiclana a parfaitement su dominer et intéresser une vache qui ne cherchait que la fuite. Il n’y pas grand-chose à reprocher à André Lagravère qui n’a pas toréé avec assez de naturel. Une matinée complétée par Tomas Ubeda de Nîmes, pas franchement favorisé par son adversaire et qui s’est par instants retrouvé en difficulté. Alejandro Mora (Salamanque) terminait le concours, sans vraiment convaincre.
Revêtus d’habits de lumière, dans diverses tonalités de bleu, se retrouvaient au paseo de la finale «Castellano III», Luis Pasero et Tibo Garcia.
« Castellano » a eu la chance de tirer un excellent novillo qui lui a fabriqué sa faena. Avec autant de noblesse et de rectitude dans les charges, il devenait facile de s’exprimer sur les deux mains. N’oublions pas toutefois un excellent tercio de cape.
Par son courage et sa vista, Luis Pasero parvenait à dominer un adversaire violent, bronco dans ses charges. Sa fin de faena fut un modèle du genre.
Par d’amples véroniques Tibo Garcia entre dans le jeu de son novillo. Il a très vite trouvé la distance pour se faire plaisir. Il fut rapidement à l’aise sur les deux mains avec un toreo naturel et harmonieux. Pendant quelques minutes il a illustré le plaisir de toréer.
Dans la dernière partie du Bolsin étaient en piste Luis Pasero et Tibo Garcia. Le premier qui se retrouve avec un excellent novillo regrettera longtemps son échec à la mort qui l’a écarté du titre. Il venait de démontrer un temple parfait avec un novillo d’une grande noblesse… Pour le plaisir il avait dessiné quelques derechazos sans l’aide de l’épée. Le dernier des cinq José Cruz, n’était pas un cadeau, compliqué, violent et affecté de défaut de pattes et d’équilibre. Tibo était obligé de ralentir le rythme et de toréer avec douceur et une muleta un peu haute. Lui aussi ne fut guère heureux à la mort. Sa première faena, aura sûrement emporté la décision du jury, tant elle avait été profonde et harmonieuse.
Bougue aura trouvé en 2015 un très beau vainqueur pour son bolsin… A Tibo à suivre désormais les traces d’un de ses célèbres prédécesseur, Alejandro Talavante.
Reseña et photos : Jean-Michel Dussol.