Les arènes d’Aguascalientes étaient remplies à ras bord pour le retour du Messie du toreo. José Tomas foulait à nouveau, cinq ans après sa grave blessure, le sable de la Monumental.
Ce neuvième spectacle de l’abono avait pris la forme d’un mano a mano opposant Eulalio López « Zotoluco » et José Tomas à six toros de Fernando de la Mora (1° bon, 4° très bon, primé de l’arrastre lent et 5° compliqué) et Los Encinos (2° difficile, 3° correct et 6° bon).
Zotoluco ouvrit les débats face à un exemplaire de Fernando de la Mora au physique avantageux qu’il toréa avec temple et douceur, profitant des nobles embestidas de l’animal. Hélas une mise à mort laborieuse lui fit perdre un possible trophée. Salut au tiers.
Le troisième le vit élégant au capote, tant à la réception qu’à la mise en suerte au cheval par chicuelinas. Débutée de rodillas, la faena brindée à José Tomas évolua de mas a menos au fil des forces déclinantes du bicho. Final encimista précédant nouvel échec avec les aciers. Palmas.
Le quinto, reçu par larga cambiadas dans les tablas, fut ensuite embarqué dans des chicuelinas ajustées. Le meilleur était passé, et la faena s’avéra médiocre du fait du manque de présence du bicho. Palmas après une estocade au troisième assaut.
José Tomas dut composer avec un premier adversaire querencioso qu’il accueillit par véroniques pieds joints et demie et convia ensuite à un quite par chicuelinas. Face à un opposant fuyard, le torero de Galapagar dessina des muletazos droitiers isolés de bonne facture avant de coucher l’animal d’une lame trasera. Oreille.
Il en coupa deux de plus au très bon quatrième face auquel il dessina un joli quite par navarras et tafalleras, rématant par serpentina avant d’entamer une faena ambidextre de haute note. Initiée par cinq statuaires et desprecio, celle-ci prit corps à droite par des séries au temple majeur, puis s’étoffa à gauche par de lentes naturelles avant alternance des deux mains pour des muletazos d’une douceur absolue. L’estocade foudroyante fit très vite apparaître deux mouchoirs au palco.
Le sixième permit à Victor Mora, le sobresaliente, de dessiner un quite par belles gaoneras après l’accueil de Tomas par véroniques genou ployé. Initiée main basse, la faena fut solide et templée, le diestro courant la main pour des muletazos au tracé interminable. Ornementé de détails personnels, le trasteo dessiné dans un terrain réduit fut hélas mis à mal par un échec avec les aciers, réduisant la récompense à une chaleureuse ovation.
(Photos : Emilio Mendez)
Monumental de Aguascalientes, corrida del 2 de mayo de 2015 from Suerte Matador TV on Vimeo.