Les novillos de Javier Molina, sérieux de présentation, ont donné des jeux variés, quatre d’entre eux servirent à des degrés divers, les troisième et quatrième en-dessous du lot.
Antonio Puerta toréa avec beaucoup de sérénité le premier de la tarde, un utrero encasté qui ne se livra pas complètement. Deux jolis quites à mettre au crédit du garçon, un par gaoneras, l’autre par saltilleras avant une faena templée dont les meilleures séquences furent données sur la bonne corne droite du bicho. La bonne estocade ajoutée à la bonne impression d’ensemble auraient dû permettre au garçon de couper un appendice mérité, mais le déluge qui s’abattit sur Madrid au moment de l’attribution des trophées fit fuir les spectateurs qui en oublièrent d’agiter leurs mouchoirs.
Le novillero de Murcia ne put lidier son second novillo du fait de la blessure subie lors d’un quite par tafalleras au troisième (photo : Javier Arroyo). Bilan : cornada de 45 cm à la jambe gauche et luxation de l’épaule gauche. Pronostic grave. Le garçon fut opéré sur place, puis transporté à l’hôpital San Francisco de Asís.
Miguel Angel Leon composa une faena propre face au second de la tarde, un bon novillo qui chargeait avec rythme et transmission, notamment sur la corne gauche. C’est pourtant sur le bord opposé que le garçon signa ses meilleures tandas mais au final l’acier fit défaut et tout s’acheva par un silence.
Le quinto fut un bicho sérieux mais sans classe et qui gardait la tête haute. Le garçon lui servit un grand nombre de muletazos sans consistance avant de subir un nouvel échec avec la rapière, finissant avec une contusion à la main droite nécessitant passage par l’infirmerie puis examens radiologiques (fracture du métacarpe droit). Sifflets.
Amor Rodriguez s’est présenté à Las Ventas face à un utrero sérieux, noble mais manquant de mobilité et qui finit vite parado. Le labeur du garçon, malgré une certaine élégance, manqua sérieusement de fond et ne toucha donc pas les gradins. Silence.
Son deuxième adversaire, noble et maniable, lui permit une faenita correcte mais qui ne passa pas la note moyenne. Silence.
Le dernier novillo lui revint car aucun de ses deux compagnons n’était en mesure de le lidier. Face à cet adversaire maniable qui répétait dans la muleta, le garçon composa un trasteo principalement droitier comportant quelques séquences de bonne facture mais le mauvais maniement de l’estoc fit que tout s’acheva en silence.