Deux tiers d’arène hier pour assister à cette corrida du Conde de la Maza, un encierro hétérogène de toros cinqueños dont les poids s’étalèrent de 470 à 550 kg.
Des bichos bien faits, solides (à l’exception du sixième), souvent applaudis à leur entrée en piste, qui fréquentèrent 14 fois le cheval mais sans vraiment s’y employer. Seul le premier mit les reins lors de la première pique. Le cinquième vint trois fois de loin avec une belle charge mais ne poussa pas dans le matelas. Quasiment tous rématèrent fort aux planches et finirent les cornes escobillées.
Eugenio de Mora signa quelques véroniques volontaires au toro d’ouverture qui poussa correctement lors de la première rencontre et vint ensuite de loin pour une seconde ration de fer pompée. Bien doublé par le bas en début de faena, l’animal fut principalement lidié sur sa bonne corne gauche, la droite s’avérant plus accrocheuse, mais ne se livra jamais vraiment. Le torero de Toledo conclut son trasteo par une entière latérale un peu tendida et se retira en silence.
Le quatrième, très bien présenté, entra comme un train dans le capote d’Eugène qui fut mis d’entrée sur le reculoir. Il laissa volontairement son picador enfermer le toro pour le saigner en trois rencontres, l’homme au castoreño sortant ensuite logiquement sous les sifflets du public. Le résultat attendu par le torero ne fut pas au rendez-vous et le bicho resta solide sur ses aplombs, mettant le garçon en difficulté dès les premiers derechazos où il se mit por dentro et derrota en fin de passe. De Mora plia bagages et se défit de l’animal d’une trois-quart très latérale portée en prenant les boulevards extérieurs. Bronca pour le torero et arrastre applaudi.
Sanchez Vara prit d’entrée la mesure de son premier adversaire en l’accueillant par bonnes véroniques et revolera, le mettant ensuite en suerte face au picador par chicuelinas al paso et larga afarolada. Après deux piques, correcte la première, sortant seul de la suivante, le maestro banderilla son opposant en deux poder a poder et un violin. La faena qui suivit vit les meilleures séquences dessinées sur la main droite, le passage à gauche s’avérant plus brusque. Le toro raccourcissant ses charges, c’est par demi-passes que le garçon acheva sa prestation avant d’en finir d’une entière latérale après pinchazo. Salut.
Le quinto se prêta à une lidia pléthorique entamée par trois largas cambiadas afaroladas de rodillas, véroniques et demie, poursuivie par trois rencontres au cheval où le bicho fut progressivement éloigné du picador, parcourant les deux tiers du ruedo pour une troisième pique au regaton. Palmas et musique pour le uhlan. Le second tiers fut tout aussi animé, entamé par un saut à la garrocha du banderillero Raul Ramirez immédiatement suivi par le maestro pour la pose de la première paire de banderilles, violin pour la deuxième paire et cite assis sur une chaise pour la troisième, le toro tardant à charger pour cette dernière.
La (trop) longue faena ambidextre qui suivit vit un Sanchez Vara a gusto qui alterna les deux bords, avantagé par les bonnes charges du toro qui répétait à l’envi. Ce trop long trasteo laissa le toro lessivé au final au point qu’il ne chargea plus lors de la tentative de recibir de Vara. Suivirent sept entrées a matar infructueuses pour enfin une quasi-entière basse hémorragique au huitième assaut frôlant les trois avis. Vuelta pour son compte.
Miguel Angel Delgado a séduit par ses jolis gestes mais n’a pas vraiment convaincu parce que manquant d’un réel engagement. Le troisième abanto ne se fixa que pour deux véroniques et demie puis prit deux rations de fer sans s’employer. Initiant sa faena par cambio por la espalda, le cordouan baissa joliment la main sur les premières séries de derechazos, puis se décentra lors du passage à gauche où il toréa profilé et sur le voyage. Final par manoletinas avant une entière en pleine croix et oreille du public.
Le sixième fut un peu protesté par le public qui le vit trainer un peu la patte arrière droite, mais finalement sans l’handicaper. Accueilli par trois véroniques, chicuelinas et demie, le bicho prit une première pique traserita complétée d’un picotazo. Débutée de rodillas, la faena fut un peu contrariée par le manque de forces du bicho qui réduisit ses charges à mi-faena et se mit à dresser. Quelquescorrectes séries ambidextres hélas toujours sur le voyage et final par naturelles en réduisant la distance. Tiers de lame après pinchazo, deux descabellos. Silence.
Reseña et photos : Paco.