Séville. 23 avril. Ferrera, Escribano et Victorino font revenir l’émotion à la Maestranza.

Capture d’écran 2015-04-24 à 09.51.08Enfin des toros dignes de ce nom, et ne les cherchez pas dans le mono-encaste qui nous ennuie à longueur de tardes. Allez plutôt voir du côté des Albaserradas, et vous trouverez la valeur sûre du créneau, Victorino Martin

Hier l’encierro de Séville fit briller la devise Azul y Encarnada de la ganaderia avec des toros bien présentés et qui donnèrent du jeu à des degrés divers, la palme revenant au quatrième, « Mecanizado« , qui fut primé de la vuelta al ruedo.

Mais avoir des toros ne suffit pas si vous n’avez pas en face des toreros capables de les affronter. Antonio Ferrera et Manuel Escribano sont de ceux-là, Manuel Jésus « El Cid » l’a été, il ne l’est plus. Il semble que le torero de Salteras traîne comme un boulet son incapacité du moment. Se reprendra-t-il avant le 5 juin où l’attendent six Victorino à Madrid ? On le lui souhaite car sinon la tarde à Las Ventas risque d’être un long chemin de croix.

Antonio Ferrera n’a pas, quant à lui, d’états d’âme. Le bondissant torero extremeño a signé hier à Séville une des plus importantes faenas de sa carrière (sic) face à « Mecanizado », un toro cardeno bragado de 544 kg qui mit les reins au cheval avec fijeza en deux rencontres dont il sortit seul, puis qui humilia dans la muleta, chargeant avec temple et rythme notamment sur sa bonne corne droite. Ferrera comprit très bien son opposant, trouvant le sitio adéquat pour délivrer des séries droitières liées et templées, souvent rématées d’extraordinaires pechos de piton a rabo. Il se permit de voler au Victorino une série gauchère pas gagnée d’avance. Hélas le soufflé retomba lors de la mise à mort où l’extremeño pincha une faena de deux oreilles. Les deux protagonistes furent honorés de la vuelta al ruedo.

Lors de son premier combat, Ferrera tomba sur un Victorino un peu soso qui allait et venait sans transmission. Le garçon assura avec sincérité et métier, terminant d’une estocade correcte avant de rejoindre le callejon en silence.

El Cid est passé par Séville. Il n’en restera pas grand-chose pour le souvenir. Deux faenas insignifiantes, mal rématées à l’épée et deux silences sanctionnant l’incapacité du torero à tenir son rang ce jour. Le quinto se signala lors d’un grand tercio de varas face à Manuel Jesús Ruiz “Espartaco” qui toréa à cheval et piqua en lo alto.

Manuel Escribano coupa l’oreille d’un troisième encasté et exigeant au terme d’une faena intelligente et lucide au cours de laquelle le torero de Gerena ne douta jamais, malgré un danger permanent, à droite comme à gauche. Grande estocade en todo lo alto et oreille de poids pour Escribano.

Le sixième ne fut pas du même tonneau.  Peu de charge et beaucoup de fadeur dans le comportement de ce Victorino soso mais dangereux que le garçon sut combattre avec métier, signant notamment au second tiers un quiebro risqué assis sur l’estribo. Palmas.

(Photos : Gonzalez Arjona)