Les organisateurs garlinois ont répété cette année les Pedraza de Yeltes qui avaient fait le succès de la novillada du printemps dernier. Avant le paseo, les représentants de la section sud-ouest de l’Association des Critiques Taurins de France (ACTF) ont d’ailleurs remis en piste le prix de la meilleure novillada de la dernière temporada au ganadero.
Le cartel des piétons était composé du vainqueur de la fiesta campera matinale Jesus Enrique Colombo, chef de lidia, d’Alejandro Marcos et de Joaquin Galdos. Les trois toreros faisaient leur présentation dans la placita.
Le premier de l’envoi, « Alambito », negro salpicado bragado meano, remate une fois aux planches, semble avoir un problème à la patte arrière droite, mais part rencontrer trois fois la cavalerie ; une première puya très appuyée suivie de deux autres mal réalisées. Jésus Enrique Colombo pose les palos et se fait applaudir par le conclave. Au dernier tiers le vénézuelien se montre distant sur les deux bords face à un adversaire distrait donnant quelques signes de faiblesse mais gardant une certaine mobilité. Il plante une entière contraire tombée au second assaut. Pétition minoritaire permettant un tour de piste au jeune torero. Silence à la sortie de l’animal.
« Renacuajo », colorado liston, sort en piste et reçoit des applaudissements. Intéressé dans la cape d’Alejandro Marcos, il produit une énorme poussée lors de la première pique, moins sur les deux suivantes, mais toujours d’une certaine tenue malgré un mauvais travail du piquero. Le cornu attaque le dernier tiers plein d’énergie et déborde totalement le novillero qui perd les papiers malgré une série droitière convenable. Marcos cloue une entière contraire un peu de travers puis connaît l’échec avec le descabello…..jusqu’à la limite du temps règlementaire… Silence après un (?) avis. Sortie applaudie du Pedraza.
« Campeador » fait son apparition en troisième place. Encorné gacho, il bouscule sévèrement le groupe équestre lors de la première rencontre, pousse encore nettement sur la deuxième qui sera finalement la dernière. Joaquin Galdos attaque le tercio de muleta par de bons doblones dominateurs. Le novillo mobile rencontre un novillero qui se montre supérieur techniquement à ses compagnons de cartel et qui, bien que profilé, assure de beaux gestes. L’animal baisse d’un ton mais remet un tour de chauffe pour terminer une lutte de qualité. Le péruvien tue son adversaire d’une entière basse atravesada. Le public sort les mouchoirs….un pavillon tombe du palco….pas le second. Le negro est salué par des palmas à l’arrastre.
Le quatrième, « Jacobo », colorado, est applaudi lors de son entrée. Le picador fait tout son possible pour se montrer … pitoyable. Il ripe avec sa lance lors du premier assaut, place la pique dans le dos à la suivante avant de riper à nouveau lors de la dernière. L’animal, quant à lui, montre de la bravoure lors des trois rencontres. Colombo pose les banderilles avec succès avant de se faire promener par son adversaire un peu partout dans le ruedo. La faena essentiellement droitière joue sur les bordures. Le passage à bâbord se fait tardivement, au moment où le colorado baisse de ton et se rapproche des planches. Les manoletinas montrent également le penchant de l’animal pour les planches. Colombo plante une entière basse, écoute un avis après 15 minutes de faena et en termine avec un coup de descabello dans le temps additionnel… Quelques palmitas accompagnent le retour du diestro au burladero. Jacobo sort sous les applaudissements.
Le quinto, « Portico », n°26, bien présenté, est joli de trapio. Applaudi, il s’engouffre bien sur les deux côtés dans la cape de Marcos. Le castaño reçoit trois piques en allant a menos, une grosse poussée sur la première, une sortie fuyante lors de la troisième. Il suit néanmoins les banderilleros jusqu’aux planches lors du deuxième tiers. Marcos double son adversaire avec la muleta et enchaîne sur les deux bords face à un novillo à la charge violente. Il compose une série acceptable mais reste globalement dépassé par le quadrupède. Il se fait accrocher et secouer au sol puis occit le bicho à la troisième épée. Trois-quart plate suivie d’une paire de descabellos. Sortie applaudie du novillo, silence pour le piéton.
L’ultime de la tarde, « Quitasol », colorado bizco à gauche semble plus lourd sur la balance. Il fait une grosse poussée lors de la première rencontre appuyée, continue sur la suivante du même calibre alors que les clarines sonnent !!!! Grondement du public, demande du novillero pour l’octroi d’une troisième puya… accordée par le palco. Applaudissement à Luis Miguel Leiro pour son tercio de pique bien mené. Avec la flanelle Galdos se sent à l’aise et les passes s’enchaînent avec bon goût certes mais pouvant être plus centrées. Le péruvien alterne les séries et les phases de repos, permettant à son adversaire de se garder du moteur. Bon combattant, le Pedraza gagne toutefois les tablas et le toril sur la fin du dernier tiers. Le matador pinche lors de la première tentative, place une espada basse concluante à la seconde. Le palco lâche les deux mouchoirs blancs et un bleu pour Quitasol.
Notes :
- Quasi lleno.
- Sortie à hombros de Galdos.
- Salut du mayoral.
- Prix de la meilleure pique à Luis Miguel Leiro pour son travail au sixième.
- Présidence de Lionel Liohague…. sans montre.
Reseña : Olivier Barbier.
Reportages photos : Romain Tastet.