Le pari était risqué : combattre six toros de Palha en solitaire n’est pas une mince affaire, même si l’on sait que les (anciens) Miura portugais ne suscitent plus autant de craintes qu’auparavant.

Des six Palha du départ ne restaient que quatre exemplaires à l’arrivée, le lot étant complété par deux toros de la ganaderia locale de Cantinuevo (encaste Juan Pedro Domecq via Las Ramblas).

La tarde commença par la lidia d’un Palha exigeant et compliqué qui jamais ne se livra. Sanchez Vara parvint à lui arracher avec beaucoup de métier quelques séries droitières de bonne facture avant de l’occire d’une bonne estocade. Oreille.

Le second manifesta plus de mobilité et de fijeza bien que ne s’employant jamais à fond. Noble et maniable, il se laissa banderiller par le maestro et lui permit de dessiner une bonne faena dont on retiendra les séries liées en redondo. Oreille.

Fade et compliqué, le troisième refusa toute collaboration sur la droite. Sans renoncer, patiemment, le torero lui tira des muletazos pas gagnés d’avance puis le coucha d’une grande estocade. Oreille.

Le quatrième, de Cantinuevo, afficha plus de noblesse que de race. Vara composa une faena propre mais sans transmission du fait du peu de présence de l’animal. Salut.

Le cinquième portait aussi le fer de Cantinuevo. De présentation très sérieuse et plus mobile que le précédent, il se livra davantage sur la corne droite lors d’une faena bien conduite où le torero se montra facile. Bien avec l’estoc, Vara reçut un nouveau trophée.

Le sixième toro, de Palha, fut un bicho mobile, solide et exigeant. Vara, toujours concentré, le reçut a porta gayola avant de le banderiller avec métier (il cloua notamment une paire de banderilles a la silla).

Le banderillero « El Peque » le sauta ensuite avec la garrocha avant de laisser place au maestro qui composa une faena de grande transmission dont les meilleures séquences furent droitières. Deux oreilles après une grande estocade.

Sortie a hombros pour Vara qui, sans faire partie du cercle fermé des figuras, a prouvé qu’il fait partie des toreros sur lesquels on peut s’appuyer pour monter un cartel.

(Photos : Javier Arroyo-aplausos.es)