Il y avait hier une autre encerrona, de répercussion moindre que celle de Fandiño, mais tout aussi valorisante pour le novillero qui tenta l’aventure, car se mettre devant six bichos reste une épreuve, quoiqu’on en dise.
Et quand, de plus, le rendez-vous prend un caractère bénéfique, le geste mérite d’être salué. Rendons donc hommage à Alvaro Lorenzo qui a affronté hier six utreros porteurs des fers de Garcigrande, Daniel Ruiz, Alcurrucén (3º et 5º), El Torreón et El Freixo, cinq élevages il est vrai commerciaux, mais le garçon n’est encore qu’en phase d’apprentissage. Modérons donc nos exigences.
- Garcigrande : bon novillo avec la classe qui caractérise souvent ce fer. Le garçon, après un joli quite par véroniques, dessine une faena templée et variée, empreinte de sérénité, et qui lui vaudra une oreille après un metisaca et une entière dans tous le haut.
- Daniel Ruiz : novillo encasté, un peu désordonné dans ses charges. Faena d’inégale intensité rématée difficilement par quatre pinchazos. Ovation.
- Alcurrucén : manso con casta. Le garçon sut aguanter avec quiétude les mauvaises manières du bicho, donnant de l’émotion à son trasteo qui fut primé d’une nouvelle oreille.
- El Torreón : abanto et désordonné dans ses embestidas. Lorenzo, se mettant de rodillas à la réception comme au dernier tiers, dessina une faena intelligente et liée qui aurait pu lui valoir un nouveau trophée sans quelques longueurs avec les aciers. Pinchazo rondo, cins descabellos. Ovation.
- Alcurrucén : un novillo un peu réticent que le garçon sut soumettre à force de volonté avant de le coucher d’une demi-lame longue d’effet. Un pavillon, qui aurait pu être double si la mort avait été plus rapide.
- El Freixo : de la classe mais très vite éteint. A nouveau beaucoup de volonté pour tirer le maximum de l’animal et une dernière oreille pour récompenser les efforts consentis.
Sortie a hombros et pari réussi pour le garçon. (Photo : Carlos Pinto)