Corrida goyesca hier à Castellon avec une plaza de toros décorée par l’artiste local Ripollés pour rendre hommage au quart de siècle d’alternative d’Enrique Ponce (photos : Joël Buravand).
Des barrières bariolées ornées de motifs d’inspiration naïve, plus colorés les uns que les autres. Le décor était planté, l’écrin pouvait accueillir l’un des plus fins toreros que l’histoire taurine contemporaine nous ait donné, le Maestro de Chiva, Enrique Ponce.
A l’issue du paseillo, le torero reçut un capote de brega décoré par l’artiste sur lequel figuraient les colombes peintes sur les tablas.
Le premier toro de Ponce, bien présenté, était juste de forces (une expression qu’on retrouve malheureusement trop souvent lorsque Ponce est au cartel). Le torero de Chiva sait faire avec pareil adversaire. Il le montra encore hier en inventant un adversaire qu’il toréa avec beaucoup de douceur et d’élégance. Cet esthétique ballet fut crédité de deux oreilles après une bonne lame. Le quatrième n’offrait aucune option. Le torero tenta d’en tirer quelque chose, sans résultat. Silence.
El Fandi tomba sur un premier adversaire noble et collaborateur. Il en profita, chauffant les gradins au second tiers pour signer ensuite une faena accrocheuse qui lui valut l’oreille du public (avec pétition de la seconde) après un grand coup d’épée. Le mansote quinto finit a mas dans la muleta du granadino qui chauffa à nouveau les tendidos au second tiers avant de renouveler son toreo au dernier. Même cause et mêmes effets : oreille après une estocade en deux temps complétée d’un descabello.
Sébastien Castella, face à un troisième toro manso à sa sortie et mal présenté, se montra au-dessus de son adversaire, toréant souvent en terrain compromis pour garder le bicho dans sa muleta. La faena technique du biterrois fut dévalorisée par le palco qui lui refusa l’oreille plébiscitée. Salut. C’est avec une volonté et une envie intactes que Sébastien aborda la lidia du sixième, initiant sa faena comme souvent par cambios por la espalda au centre, poursuivant ensuite avec beaucoup de métier. Mais cette fois c’est l’épée qui le priva de trophée. Salut.
Voir les photos de Joël Buravand.
Fiche du spectacle.
Castellon. 14 mars 2015. Corrida goyesca pour les 25 ans d’alternative d’Enrique Ponce.
Toros de Garcia Jimenez.
- Enrique Ponce : deux oreilles et silence.
- El Fandi : oreille et oreille.
- Sébastien Castella : salut aux deux.