Pontonx-sur-Adour. Petite entrée, admirables arènes couvertes, quatre novillos de Gonzalez Sanchez Dalp, parfaits pour l’exercice.
- Tibo Garcia, un quart de lame, un pinchazo et une entière, salut.
- Adrien Salenc, une entière, une oreille.
- Ivan Gonzalez, une entière, deux oreilles, toro applaudi.
- Juanito de Portugal. Deux pinchazos, une entière, une oreille.
Dans un style très classique et efficace, Iván González de l’école taurine de Salamanque remporte l’édition 2015 du bolsin organisé par Juan Leal sous le nom de « La Fragua », la forge. Sur les quinze sélectionnés qui ont commencé le concours samedi, cinq français, Adrien Salenc, (fondation Juli), Baptiste Cissé (Adour Afición), Carlos Olsina (Béziers), Pierre Mailhan (école taurine d’Arles) et Tibo Garcia (école taurine de Gibraltar). Adrien Salenc et Tibo Garcia accèdent en finale.
Les deux Français ont très bien tenu leur place. Tibo Garcia avait la lourde responsabilité d’ouvrir le concours départagé par des bêtes de Gonzalez Sanchez Dalp. Il fut parfait à la cape avec d’amples véroniques, canalisant et ralentissant la charge de l’animal. Sa faena fut dessinée avec beaucoup de goût et de précision. A gauche, il a une nouvelle fois montré ses belles qualités. Ses passes, sur les deux mains, sont toujours très lentes au bout d’une muleta toujours très basse. Il a, une nouvelle fois, affiché les belles manières que l’on avait découvertes à Arzacq, la semaine dernière. Malheureusement sa mise à mort ne sera pas à la hauteur de la faena et lui coûtera, au moins, un trophée. Mais déjà, accéder à ce niveau du concours est un excellent résultat pour Tibo.
Adrien Salenc a fait une forte impression à la cape, maîtrisant parfaitement son adversaire. Il est agréable aux banderilles où il signe un excellent quiebro. Mais le plus important pour lui a été de comprendre son adversaire et de lui offrir la faena qui convenait. Sur la main gauche, il fut impérial, prouvant, une fois encore qu’il dominait son sujet à la perfection, retrouvant la réussite qu’il avait eue à Magescq.
A la cape Iván González ne laissait guère espérer une sortie très fructueuse. Aussi bouillant que tous les banderilleros, il opérait une véritable mutation muleta en mains. Quelques statuaires pour commencer puis une belle série de derechazos, lents et précieux. Lorsqu’il touche la main gauche, sa faena prend une dimension nouvelle. Il décompose les figures avant d’en finir sur une figure de style. Son travail a été largement facilité par la qualité du novillo qui fut applaudi à l‘arrastre… Une mise à mort parfaite, deux oreilles, il se présentait dès lors en vainqueur potentiel.
Aussi est-ce avec beaucoup de volonté et de classicisme que Juanito Silva, Juanito du Portugal se jetait à l’assaut du dernier animal. Beaucoup de rigueur à la cape puis il se lance dans une faena d’enfer, sûrement trop brusque. Et c’est dommage car il profitait pleinement de la charge du toro, surtout dans des naturelles interminables. Il s’est longuement attardé sur cette main gauche, toujours très basse, mais travaillé sans la moindre faute de style.
Si Iván González est le vainqueur de cette deuxième édition de La Fragua, ses trois autres compagnons ont démontré des qualités qui en feront dans quelques années des maestros de renom.
Reseña : Jean-Michel Dussol. Photos : louise2z.
Ci-dessous le reportage photo complet de Romain Tastet.