Arzacq-Arraziguet. Arènes couverte, bonne entrée, six novillos du conde de Mayalde, deux pour le rejoneador Roberto Armendariz, le sixième revenant au meilleur des trois novilleros sans picadors. Un lot lourd, mobile, bien armé, le quatrième récompensé d’une vuelta posthume. Petite critique pour le sixième, qui a montré quelques signes de faiblesse. Une trentaine de gendarmes et pas d’anti-taurins.
- Roberto Armendariz (rejon) : oreille et deux oreilles
- Jorge Rico (blanc et or), un mete y saca et une entière, une oreille.
- Tibo Garcia (bleu marine et or), une entière, une oreille.
- Ivan Gonzalez (bleu ciel et or), un quart de lame, une entière, une oreilles. Désigné par le jury pour combattre le dernier novillo, une entière, une oreille.
Tibo Garcia. A quelques minutes du paseo, comme le confiait son apoderado, Serge Almeras, « C’est la première fois que Tibo torée de manière formelle. C’est son retour à l’arène… » Et le jeune torero a plutôt bien réussi sa rentrée en piste. Face à un toro très puissant il n’a jamais perdu le moindre pouce de terrain et en quelques véroniques a su parfaitement dominer la charge de l’animal. Dès lors s’ouvrait pour lui une voie royale à la muleta. C’est dommage que le garçon n’ait pas su apporter un peu de lenteur à sa tauromachie. Il y aurait gagné en perfection. Mais malgré cela ses passes étaient soulignées par les olés et les applaudissements du public. Sur la main gauche, Tibo Garcia a savouré de longs moments de plaisirs qu’il a su faire durer. Son coup d’épée fut efficace et on a eu l’impression qu’il manquait quelques mouchoirs pour convaincre le président d’accorder une deuxième oreille… la sienne. On comprend la déception du garçon écarté ensuite du sixième novillo. Mais Tibo n’a rien à regretter, car les qualités et la vista sont là pour mener une excellente saison.
L’après-midi s’était ouverte avec Jorge Rico, guère à l’aise à la cape avec un excellent novillo, mais qui se rattrapait rapidement à la muleta où il dessinait quelques séries de naturelles particulièrement séduisantes. Dommage que ce toreo un peu superficiel.
Même étant le plus jeune en tauromachie, Ivan Gonzalez est celui qui a donné l’impression d’avoir le plus de métier. Il possède un poignet magique, presque de la sorcellerie ! Il banderille de façon athlétique, un peu à la Mendes, mais il le surpasse largement lorsqu’il prend la muleta. Ce fut, sur les deux mains une déclinaison continue de passes très lentes, avec une muleta au plus bas, frôlant chaque fois le sable. En outre il a eu la chance d’affronter le meilleur novillo… Une succession de bonnes séquences entrecoupées par les applaudissements du public. Avec le dernier, ce fut un peu la même leçon, toujours autant de lenteur, des passes millimétrées, des changements de mains à faire rêver et une main gauche exceptionnelle. Il s’offrait une seconde oreille.
La course se terminait par la sortie en triomphe d’Ivan Gonzalez, du rejoneador Roberto Armendariz et de Juan Martin Alfonso, le mayoral… Dans une dernière ovation, Rafael Finat, Conde de Mayalde fut aussi invité à saluer pour l’excellente qualité de sa novillada. Voilà qui lui donne le goût de revenir dans cette région où, entre Garlin et Dax, il a si souvent triomphé.
Reseña et photos : Jean-Michel Dussol
Ci-dessous le reportage photographique de Romain Tastet (http://tastetromain.blogspot.fr).