Magescq. Arènes couvertes, belle entrée, six novillos sans picadors, de Joselito «El Tajo y La Reina», lourds, de bon trapio et donnant beaucoup de jeu. Ils laissent cinq oreilles, le quatrième est primé d’une vuelta posthume.
- Leo Valadez (vert et or), au premier, une entière, six descabellos, avis, silence ; au quatrième, une entière, deux oreilles et vuelta au novillo.
- Adrien Salenc (moutarde et or), au deuxième, un pinchazo et une demi-lame, une oreille ; au cinquième, une entière, une oreille.
- Angel Tellez (mauve et or), au troisième, trois-quarts de lame, un avis, salut ; au dernier, une entière deux oreilles.
Présence des anti-taurins qui ont été contenus à quelques centaines de mètres des arènes.
Pour l’ouverture du grand marathon taurin 2015, les aficionados ont quitté les arènes de Magescq totalement comblés. Un spectacle de grande qualité avec un très joli lot de novillos de Joselito et trois novilleros qui sortent en triomphe… Que demander de plus !
En fait on pouvait se douter que Leo Valadez, triomphateur l’été dernier du concours de Dax et toujours en vue dans les novilladas sans picadors, ne repartirait pas les mains vides. Pourtant les choses n’avaient pas très bien commencé avec un novillo plutôt pernicieux, doté d’une tête chercheuse, le moins intéressant du lot. Il avait rencontré quelques difficultés à s’imposer, et si à droite il masquait ses problèmes, ils éclatèrent dans des naturelles hachées et souvent cafouillées. Mais le Leo Valadez de l’été dernier surgissait lors de son retour. Deux temps à la cape, des véroniques très classique pour ralentir la charge de l’adversaire et par la suite un bouquet sud-américain illustré de lopecinas et chicuelinas. Comme au premier, il banderilla une nouvelle fois, maintenant en enflammant l’arène. Une faena de rêve, avec sur la main gauche une lenteur incroyable et un chiffon qui caresse le sable. Leo Valadez livre tout un registre d’harmonie et pour prouver qu’il est aussi lidiador, il en finit avec une dernière série à genoux. Impeccable estocade… impossible de refuser deux oreilles. La chance lui avait accordé le meilleur novillo qu’il a su rehausser et mettre en valeur.
Le Nîmois Adrien Salenc a toujours été très agréable. Lui aussi est banderillero… Il commence par dédier son toro aux maestros Joselito, Fundi et El Bote et, dans les instant qui suivent, porte sa faena à un haut degré de perfection. Templé et profond sur les deux mains il présente une parfaite tauromachie. Sa petite hésitation à la mort lui coûtera une deuxième oreille. Il ne retrouvera pas cette respiration et cette inspiration avec son second adversaire. Il sera par instant dominé, chiffonnera sur la main gauche et perdra totalement le sitio en fin de faena. Pourtant, le taureau ne paraissait pas très compliqué. Le public, généreux à souhait, lui obtiendra un deuxième pavillon, pas très mérité tout de même.
Angel Tellez veut s’imposer et impressionner. Porta gayola à chacun de ses toros… figures suicidaires suivies chaque fois par de belles série de véroniques templées à souhait. A gauche il sera chaque fois passionnant. Mais dans l’ensemble un peu superficiel, surtout avec son premier adversaire. En terminant sur un rythme soutenu, il fait du public son complice et déclenche par sa belle gestuelle une certaine alegria. Une épée parfaite et efficace et voilà une belle réussite pour sa découverte de l’aficion française.
Reseña et photos : Jean-Michel Dussol.
Ci-dessous un diaporama de la novillada par Louise de Zan (http://photoslouise2z.jimdo.com)
Ci-dessous un diaporama de la novillada par Nicolas Couffignal.