Pourquoi une Feria du Novillo, vous le savez aujourd’hui la novillada est le parent pauvre de la Fiesta Brava.
Pour ceux qui ont connu il y a pas mal d’années les « No hay billetes » dans de grandes arènes comme Nîmes, Arles, Dax, avec les grandes années de Jesulin de Ubrique, Chamaco, Litri, Camino, ou les années du Fundi et de Joselito, quand Jesulin arrivait à toréer 120 novilladas dans une saison, actuellement José Garrido a toréé 27 novilladas et Borja Jimenez son dauphin 24 ou 25 (NdR : il s’agit en fait de 32 et 31 novilladas).
De plus, aujourd’hui, le sud-est est le parent pauvre de la novillada en opposition avec le sud-ouest qui a une aficion plus importante que la nôtre. Dans les ferias du sud-est, les novilladas sont quasi-oubliées ou jetées en pâture le premier jour de la feria et ensuite on n’en entend plus parler à la différence du sud-ouest dans des villes comme Hagetmau, Parentis, Samadet, on pourrait en citer plein, où la novillada représente une vraie culture dans l’aficion.
Il ne faut pas oublier que la novillada est l’antichambre des maestros et que si aujourd’hui on veut que la Fiesta perdure, il faut que des jeunes prennent le relais. Il faut des novilleros, mais il faut aussi des toros. Moi j’ai une culture torista, le toro est pour moi l’acteur principal de la corrida. Depuis quelques années, il y a une lassitude certaine de l’aficion. Quand on voit des toros modelés par les empresas et les ganaderos, d’une noblesse proche de la bêtise, des toros qui baissent la tête dès la sortie du toril et qui jusqu’à la mort ne la relèvent pas, on voit que le toro en lui même, excepté dans certaines arènes dont Alès fait partie (Didier Cabanis, empresa d’Alès était présent), n’est plus le centre de la corrida.
Je suis persuadé que la Fiesta retrouvera ses lettres de noblesse lorsque le toro bravo reviendra dans les arènes, même si Simon Casas, pour lequel j’ai beaucoup de respect, a traité pas plus tard qu’hier les aficionados qui aiment le toro bravo d’intégristes.
Qui dit toro bravo dit tercio de piques qui retrouve sa place. Aujourd’hui, que ce soit en novillada ou en corrida, la lidia commence au troisième tertio quand le torero prend sa muleta. Avant il ne se passe rien, et ça c’est dommageable pour les gens qui aiment la corrida intègre. Donc qui dit piques dit une personne qui est venue il n’a pas pas longtemps ici, Alain Bonijol. Je me suis donc rapproché très rapidement de lui et ce sera donc Alain Bonijol qui viendra avec sa cavalerie pour les deux novilladas piquées, et pour rajouter un peu de piment à l’histoire, il y aura un prix de 300 € pour la meilleure pique donnée à chaque novillada. Ce prix sera donné ou pas par la présidence en fonction de l’intégrité de la pique. Il n’y aura qu’un seul piquer en piste et j’irai moi-même le matin lors du sorteo en discuter avec les cuadrillas et les novilleros de façon à ce qu’on mette en avant la bravoure du toro.
Les novillos, pour rester dans le ton andalou de la Feria, viendront d’Andalousie, et comme je ne suis pas un grand spécialiste du toro, je me suis rapproché de « Marismeño » qui a été un grand torero dans les années 80 et qui a une connaissance du toro exceptionnelle. Il est le veedor pour de nombreuses plazas sérieuses. Je lui ai donné un cahier des charges car je voulais des novillos de présentation exemplaire, tant au niveau des cornes que du trapio. Nous sommes allés en Andalousie fin novembre, nous avons visité plusieurs élevages, et il a fallu faire un choix.
J’ai donc choisi deux élevages : le premier, mon coup de coeur, c’est celui de Partido de Resina, l’ex-élevage de Pablo Romero. J’ai été séduit par un lot magnifique qui avait tout ce que j’aime chez un toro, du trapio, des cornes. C’est un lot qui sortira certainement au-dessus de 500 kg. Fin novembre ils étaient déjà à 430-440 kg et il leur reste 60 à 80 kg à prendre.
Partido de Resina, tout le monde connaît un peu l’histoire. Ils sont partis en désuétude pendant quelques années. En 2014, Madrid a sorti une corrida qui s’est à peu près bien passée et donc pour la prochaine San Isidro un autre lot sera lidié. Fin mars pour le solo un peu dantesque que se prépare à faire Fandiño il y aura également, au milieu des Adolfo, Victorino, Escolar et autres, un toro de Partido de Resina. Par contre il n’y aura qu’une seule novillada lidiée cette année par la ganaderia et elle sera à Boujan. C’est bien d’avoir les Partido qui ne sont pas revenus en France depuis plusieurs années.
Le deuxième lot sera celui de Cebada Gaga, origine Nuñez-Jandilla-Torrestrella. C’est une ganaderia qui a souvent réussi ses sorties à Béziers. Depuis deux ans les novilladas de chez Cebada Gago sortent magnifiques. C’est un lot bien dans le type de la ganaderia avec des pelages différents et notamment des sardos qui sont très très beaux.
Les novillos de Margé du vendredi seront aussi de cette origine pour rester dans le même esprit. Ce qu’on veut c’est que cette novillada sans picadors, qui est souvent un arrangement entre amis, soit traitée de façon sérieuse avec des jeunes novilleros qui sont là parce qu’ils ont faim et qui ont envie de toréer.
Voilà, ça c’est pour les toros. Pour les cartels d’hommes, vous le savez en début de saison il y a deux ferias importante, Olivenza et Castellon, avec trois novilladas sur ces deux ferias. Je voulais absolument garder des places. Vous savez qu’en novilladas il y a ceux qui vont prendre l’alternative en 2015, on ne sait pas encore quand, et il y a ceux qui sont en non-piquée et qui vont passer en piquée. Chaque année il y a des révélations en début de saison et je voulais absolument garder des places pour les jeunes talents qui peuvent sortir.
Ce que je peux vous annoncer aujourd’hui parce que ça a été signé ces derniers jours, c’est la présence d’Andrés Roca Rey pour la novillada de Partido de Resina. Ce n’était pas du tout prévu car José Antonio Campozano (apoderado de Roca Rey) voulait la novillada de Cebada Gago mais comme elle était prévue le dimanche, ce n’était pas possible parce qu’Andrés Roca Rey torée à Captieux. José Antonio a fait l’effort d’aller voir les Partido. Il m’a appelé de suite en me disant que la novillada était phénoménale et donc que Roca Rey, qui a triomphé l’an dernier à Béziers et qui est l’un des espoirs majeurs de la tauromachie, serait devant les Partido.
A signé également pour les Cebada la petit perle sévillane, apodérée par l’ancien torero français Luisito, Pablo Aguado, que l’on présente pour un futur grand de la tauromachie et qui fera ses débuts en piquée à Boujan.
Ainsi on aura une grande tête d’affiche pour chaque novillada. Manolo Vanegas rentrera sur l’une deux deux novilladas. D’autres noms comme Vicente Soler, Borja Alvarez, sont dans les tuyaux mais aujourd’hui je veux arrêter d’autres noms car le début de saison peut nous montrer de nouvelles choses.
Les cartels seront annoncés définitivement fin mars.
(Demain sur le site une interview de Michel Bouisseren)