Vic Fezensac. 27 mai (tarde). Toros de La Cruz.

Toros de La Cruz, bien présentés, à l’exception de l’anovillado second, mais manquant de race pour une bonne moitié. Les pensionnaires de Granier ont tout de même maintenu l’intérêt durant toute la tarde, alternant difficultés et sursauts de caste.

Julien Lescarret entama la tarde par un toro fuyant qu’il eut du mal à garder dans le capote. Le bicho partit d’ailleurs seul sur le cheval pour un picotazo, sortant du matelas aussi vite qu’il y était entré. Il sera ensuite ramené dans le peto pour deux courtes piques traseras. Ce toro au comportement imprévisible sera progressivement capté par Lescarret par doblones genou plié d’abord, puis par derechazos autoritaires. Court passage à gauche pour quatre naturelles et final sur une bonne série de la droite avant demi-lame latérale tendida portée a recibir suivie d’une entière tendida en place longue d’effet. Vuelta un peu protestée pour le landais.

Le quatrième exemplaire de La Cruz était un toro haut, charpenté, qui se jeta sur le piquero à la première rencontre, chuta sous le choc pour immédiatement se relever et pousser fort, une bonne poussée qu’il renouvellera par deux fois, venant de loin à la seconde rencontre. Hélas par la suite le toro s’éteignit très vite et Lescarret ne put en tirer que quatre tandas, trois à droite et une à gauche où le bicho s’avéra plus court. Demi-lame tendida suivie de trois-quart en place. Palmas.

 Joselillo hérita d’un premier adversaire de petit gabarrit qui sauta sur le piquero à la première rencontre, revint pour un picotazo dont il sortit seul, rechargea une troisième fois pour une pique correcte et revint se faire égratigner le cuir une dernière fois. Joselillo entama ensuite une faena inégale, alternant passes avec le pico et muletazos ambidextres plus ajustés, le tout sans grande transmission. Entière tendida et longue résistance du bicho. Salut.

Le quinto, accueilli par correctes véroniques et demie, s’employa bien en trois rencontres, venant de loin sur les deux dernières. Joselillo composa ensuite une bonne faena, plus sincère que la précédente, valeureuse même par moments face à un adversaire qui l’avertit plusieurs fois. Quelques bonnes séquences ambidextres à porter au crédit du garçon qui termina sa prestation par trois manoletinas avant de loger un estoconazo en place au second essai complété de quatre descabellos. Arrastre applaudi et salut pour le torero.

 Que venait donc faire Raul Velasco dans cette galère ? Face au troisième La Cruz, difficile à fixer, il esquissa quelques véroniques, puis laissa le bicho s’échapper vers le picador pour un picotazo dont il sortit en ruant. Il poussa par contre sur les deux piques suivantes avant de reprendre un picotazo sans s’employer. Finissant gazapon, le toro posa problème au dernier tiers, une équation que le garçon fut incapable de résoudre. Reculant sans cesse, il logea au petit bonheur quelques coups d’estoc, s’y reprenant à sept fois pour arriver à mettre une trois-quart perpendiculaire. Final longuet entre descabello et puntilla, deux avis et bronca.

On crut que Velasco allait se racheter lorsqu’il dessina quelques bonnes véroniques en tablas. Hélas, après deux piques prises en poussant (carioca pour la première, partant du centre pour la seconde), le bicho sembla à nouveau poser problème au torero. Personnellement je pense qu’en d’autres mains il aurait servi. Complètement desconfiado, le garçon prit l’épée et sans s’engager pincha trois fois avant de loger une trois-quart caida. Nouvelle bronca pour Velasco.

 Le prix au meilleur picador décerné par la FSTF fut attribué à Antonio Garcia, de la cuadrilla de Joselillo, qui piqua le quinto de la tarde. Le président annonça au même moment que les piques des quatre premiers picadors étaient montées à l’envers. Je crois qu’elles l’étaient pratiquement toutes. Mais qui s’en soucie à l’heure actuelle ? Personnellement je préfèrerais que toutes les piques soient portées à la tombée du morillo, et si en plus elles étaient à l’endroit, alors …

Paco

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