Alès. 19 mai. Toros de Hoyo de la Gitana.

Toros de Hoyo de la Gitana (origine Santa Coloma), bien présentés dans l’ensemble, plutôt solides à des degrés divers, quatre d’entre eux ayant passé les cinq ans. Le cinquième honoré de la vuelta al ruedo posthume. Un sobrero de Bruno Blohorn (6ème bis), desigual de présentation.

Serafin Marin est passé par Alès sans convaincre le moins du monde. Face au premier qui renversa le cheval à la première rencontre puis revint deux fois encore pousser le groupe, il fut inexistant au capote (une véronique à peu près correcte) et marginal à la muleta, subissant plus les charges qu’il ne les commandait. Le bicho se mettant por dentro assez vite, le catalan l’éloigna de lui par un toreo fuera de cacho uniquement droitier avant de l’expédier d’une entière tombée. Silence pour le piéton et arrastre applaudi.

Il ne fut guère plus en confiance face au quatrième. Toujours absent au capote, visiblement desconfiado, il tenta de faire réduire son opposant par son picador en quatre piques dont deux carioquées, mais le bicho tint bon bien que terminant aplomado et soso dans ses charges. Maniable au dernier tiers, le toro aurait dû laisser un cartilage dans l’affaire mais le catalan se contenta d’empiler des passes sans jamais dominer son sujet, distillant l’ennui sur les étagères. Trois-quart delantera pour conclure. Palmas (?) y pitos, les seconds plus justifiés.

Sergio Aguilar, que l’on vit en déroute à Saint Martin, refit ce jour le chemin perdu, bien que le solde (trois oreilles) soit un peu généreux au vu de la prestation. Visiblement motivé, le garçon accueillit le second par bonnes véroniques et rebolera, dosa justement le châtiment, puis dessina une bonne faena ambidextre un peu tronquée par les forces décroissantes du bicho, lequel freina progressivement ses charges. Aguilar sut exprimer le peu de jus que recelait son opposant, terminant par manoletinas une faena de mas a menos. L’entière un peu contraire s’avéra efficace et déclencha une pétition vite suivie par une présidence aux ordres toute la tarde.

Le quinto fut le meilleur toro de la tarde, sans pour autant justifier la vuelta accordée un peu généreusement. Bien accueilli par élégantes véroniques dont certaines en tablier (en paron), le bicho prit deux bonnes piques, plus légère la seconde. Aguilar alterna ensuite avec bonheur les deux cornes, le Hoyo de la Gitana chargeant avec une bonne noblesse et une relative alegria. Final par passes aidées et belle trincherilla. Entière caida et deux oreilles pour Aguilar, un peu généreuse la seconde, tout autant que la vuelta accordée à l’animal qui fut bon sans être exceptionnel.

Tomasito semble entamer sa saison sur une bonne voie. Volontaire, appliqué, souvent dominateur, le solde au compteur ne reflète pas forcément la qualité de ses prestations. Nul doute qu’il a jusque là gagné l’estime des aficionados. Face au troisième, il mania le capote avec élégance et sûreté, accueillant son opposant par véroniques et rebolera puis après deux correctes rencontres signant un joli quite par delantales et nouvelle rebolera. Morenito d’Arles et José Gomez furent ensuite appelés à saluer après un second tiers rondement mené. Brindée au père de Philippe Mourgue, son ancien valet d’épée récemment disparu, la faena, bien débutée par doblones genou plié, fut intelligente, Thomas captant bien dans sa muleta un bicho qui protesta souvent. Le trasteo, peut être un peu trop long vu les capacités de l’animal, fut conclu d’une entière delantera tendida. Tomasito fut appelé à saluer après une prestation qui faute d’être brillante peut être qualifiée de sérieuse.

Le sixième, très typé Santa Coloma, fit une sortie en trombe, se blessant lors des premières charges en tournant fort et court sur lui-même. Il fut remplacé peut-être un peu hâtivement par le palco. Perdu pour perdu, je l’aurais personnellement laissé un peu récupérer avant de le présenter au cheval. Sortit alors un Blohorn dont le poids affiché parut bien fantaisiste, vu la présentation du bicho qui rendait au moins un demi-quintal à ses congénères sortis auparavant et affichés sensiblement au même poids. Le camarguais s’avéra difficile à manœuvrer au capote avant de prendre deux piques, poussant un peu sur la première. Le troisième homme de la cuadrilla, Raphaël Viotti, fut lui aussi appelé à saluer après la pose de deux bonnes paires de bâtonnets. Muleta en mains, Thomas sut comprendre son opposant pour le mettre progressivement en confiance et l’amener à allonger sa charge. Ce garçon a décidément une tête bien faite en plus d’un gros cœur. La faena, majoritairement droitière, fut techniquement bien construite. Conclusion par circulaire inversée (ouf ! une seule !), trois bernadinas et une demi-lame après pinchazo. Descabello après avis. Palmas.

Notes :

  • Une minute de silence fut observée à l’issue du paseo à la mémoire de Philippe Mourgue, valet d’épée de Juan Bautista, Tomasito et autres, récemment disparu. Tomasito toréa ce jour avec un brassard noir.
  • Demi-entrée. Temps gris. 2h30 de course.
  • Sortie a hombros pour Sergio Aguilar.

Serafin Marin : silence et division d’opinions.

Sergio Aguilar : oreille et deux oreilles.

Tomasito : salut et palmas.

Paco