Palavas. 6 mai Corrida de rejon.

Toros de Hermanos Sampedro, afeités correctement pour la circonstance mais pas tronçonnés comme on peut le voir dans certaines plazas. Tous ont donné du jeu à des degrés divers, la palme revenant au premier, fort justement honoré de la vuelta posthume, un bicho brave et encasté, chargeant avec classe et pas mal d’alegria. Les éleveurs présents au callejon furent appelés à saluer à l’issue du combat de ce toro.

Pablo Hermoso de Mendoza, pour son retour sur le sol européen, a conquis le public garnissant aux trois-quart les gradins de la plaza El Cordobés. Il entama son trasteo face au bon premier évoqué plus haut par deux rejones de castigo, le second très trasero. Ce fut ensuite une démonstration de quiebros cités de face, d’appuyers au galop, les montures enrobant le bicho de façon spectaculaire ou parcourant la moitié du ruedo telles un muleta templant la charge du bicho. Un régal pour l’aficionado al rejoneo ! Final par pose de banderilles courtes et un rejon de muerte d’effet quasi-immédiat. Deux oreilles et un rabo un peu généreux pour le navarrais. Vuelta pour le Sampedro.

Plus précis les deux rejons de castigo au quatrième suivis de quatre poses de banderilles al quiebro avec cites de face, le centaure réalisant de plusieurs quiebros « à blanc » (sans pose), l’ensemble agrémenté de poursuites avec pirouettes, pour le plus grand plaisir de spectateurs sous le charme. Mendoza poursuivit par la pose de trois courtes et d’une paire de courtes à deux mains, le tout entrecoupé d’adornos, le cavalier exécutant suerte du téléphone ou saisissant les deux cornes du bicho. Domination totale et mise à mort par fulgurante lame en place. Deux oreilles et rabo à nouveau, mérités cette fois, malgré petites bousculades des montures. Un grand moment de rejoneo, même si personnellement je pense que certains adornos mettent un peu en retrait le respect dû au toro.

Leonardo Hernandez parut ce jour un peu fade et fut souvent maladroit. Il sut intéresser son premier et le fixer avant de clouer un rejon de castigo latéral (sur l’épaule), handicapant quelque peu le bicho qui malgré tout poursuivit le combat mais termina parado. Quatre banderilles dont deux al quiebro citées de face, appuyers et pirouettes, suivis de la pose de trois courtes et d’une rose. Suerte du téléphone et rejon de muerte au troisième assaut. Silence.

Leonardo ne fut guère plus heureux avec le quinto lors de la pose de rejones de castigo, le premier des deux enfoncé dans le flanc gauche de l’animal, le deuxième un peu latéral. Le Sampedro supporta la pose de quatre banderilles avant de s’effondrer une première fois. Sous les sifflets, Hernandez posa une courte avant que l’animal agonisant (suite au premier rejon) ne s’effondre à nouveau pour ne plus se relever. Le bicho dut être puntillé sur place. Quelques sifflets.

Manuel Manzanares m’a paru en progrès, plus classique et plus sobre. Au troisième un peu tardo, il cloua deux rejones de castigo, un peu trasero le second, puis quatre banderilles al quiebro en citant de face, très près du bicho (3 m environ). Des poses précises suivies de deux courtes. Un trasteo efficace, sans excès, terminé d’un rejon de muerte trasero et contraire. Descabello. Oreille pour le désir de bien faire (malgré une petite pétition).

Un début de faena à l’identique pour le natif d’Alicante, le second rejon de castigo plus trasero qu’au troisième. Second tiers toujours relativement sobre avec trois banderilles posées al quiebro, deux courtes, poursuites templées en appuyers et rématées de pirouettes. Un trasteo qui ne sut cependant convaincre le public qui protesta justement l’oreille accordée après un rejon de muerte contraire bien latéral.

Sortie a hombros de Pablo Hermoso de Mendoza et Manuel Manzanarés, celle du second ne se justifiant pas vraiment.

Paco