Aire sur l’Adour. 1er mai. Novillos de Christophe Yonnet.

Pour cette traditionnelle novillada des Arsouillos, la nouvelle impresa aturine « Bilucha » de Jean Biondi avait retenu un lot des Héritiers de Christophe Yonnet en remplacement du lot d’Hubert Yonnet initialement prévu. 

Face à ce fer réputé difficile, le Français Guillon faisait son dernier paseo avant son alternative montoise du mois de juillet prochain. Fabio Castañeda et Dias Gomes, en substitution de Christian Valencia, effectuaient le paseo tête nue.

Les novillos. 

Les cornus, nés en janvier (2, 3, 5 et 6) ou avril (1 et 4) 2009, furent homogènes de robe dans le negro, negro bragado et mulato, mais d’armures disparates, bien le 5°. De format très irrégulier, avec les quatre premiers plus près du prototype « eral » que du novillo, seul le cinq, applaudi légèrement à son entrée, et le dernier, à un degré moindre, pouvaient prétendre au titre de novillo.

Côté comportement, on pensait voir des « Yonnet » avec de la caste, du poder, du jarret, marque de fabrique de la maison. On a eu droit à des toritos faibles, décastés et manquant de puissance.

Premier tiers.

A la cape, les deux premiers et le quatrième s’intéressent vite en passant bien sur les deux bords. Les 3 et 5 sont peu attirés par le leurre, quant au 6, il tente de sauter par-dessus les planches.

13 rencontres au total lors du tercio de varas, deux pour chacun, plus une troisième comptabilisée pour le 3 qui est venu voir le second picador…

Nous noterons quelques poussées lors des premières rencontres (les 2, 3, 4, 5) mais une certaine réticence à revenir goûter le fer lors de la seconde. Force est de dire que les diestros, par une absence totale de lidia ainsi que leurs picadors, souvent par des premières puyas de très vilaine facture (carioca, vrille, pompage, reprise, mauvais emplacement, …) , ont sérieusement « astiqué » les bichos.

La cuadra de caballo « Pimpi » avec des chevaux énormes, peu maniables, aidés parfois par les monosabios, ou même l’alguazil ( !?) n’ont pas non plus revalorisé ce tercio.

Deuxième tiers.

Guillon et Castañeda alternent sur le premier bicho puis sur le troisième avec dans les deux cas une dernière pose « al violin . Le Français passe en solo pour le quatre mais Castañeda refuse bizarrement la pose pour son second le 6 …trop imposant !!?

Troisième tiers.

Mathieu Guillon en grosse difficulté au premier me fait penser à la tauromachie du XIXème siècle où le matador est constamment en mouvement et où il n’y a qu’une finalité : tuer le toro. A son second, il prend le même chemin, écoute quelques sifflets, demande un peu de temps, pour un résultat identique. Quelques sifflets au premier, silence poli au second. L’après alternative semble très incertaine …

Dias Gomes, distant et peu dominateur face au 2, sert quelques muletazos peu estimables au 5 qui finit souvent à terre. Des difficultés avec l’acier à son premier passage ; 8 essais et 4 descabellos, le dernier dans l’extra time accordé généreusement par le palco. A son second, il ne peut faire grand chose face au cornu qui, après trois passes, finit au sol. Il expédie plus rapidement son adversaire avec un laid bajonazo d’effet immédiat au deuxième envoi !

Fabio Castañeda est dans le même registre. Peu dominateur, exclusivement droitier à son premier, il cloue son adversaire d’une épée très trasera contraire et d’un carré de descabellos après un avis. A l’ultime de la course, il confectionne un jeu de passe-passe ennuyeux à un animal qui n’avance pas. 3 épées et 3 descabellos.

Ce qui donne un bilan de … légers sifflets + silence après deux avis + silence après un avis + silence + silence après un avis + silence après un avis = course longue et ennuyeuse de 2h30 !

Anecdotes

Environ un quart d’arènes. Présidence à avis variables. Et seul point positif de la tarde … il faisait beau!

O. B