Garlin. 15 avril. Novillos de Valdefresno.

Les pluies de la journée se sont estompées afin de permettre le déroulement plus ou moins correct de cette course. Les organisateurs Garlinois avaient porté leur choix sur la ganaderia de Valdefresno d’origine Lisardo Sanchez. Le bilan ganadero de la journée est médiocre, avec des novillos globalement faibles, goûtant à plusieurs reprises le sable de la placita béarnaise. Seuls les deux derniers avaient un peu plus de jarret. Les protégés de Nicolas Fraile ont également eu tendance à chercher à plusieurs reprises les planches. Mal, voire très mal piqués, ils ne se sont pas livrés dans le troisième tiers comme l’annonçait l’éleveur dans la vidéo de présentation de la course.

Les diestros de la tarde venaient pour la première fois dans le ruedo de la Porte de Béarn. Les mexicains Sergio Flores (bleu ciel et or) et Brandon Campos (bleu roi et or) accompagnaient l’Espagnol Rafael Cerro (bleu turquoise et or).

Le premier Valdefresno tarde à sortir du toril, puis se fait applaudir à son entrée pour son armure de respect. Ce negro nommé Carafina, assez efflanqué avec du poil d’hiver sur le haut du dos et sur le fanon me fait penser à un gnou. Il remate deux fois aux planches et s’astille le piton gauche. Amené au centre par Flores, le cornu fléchit déjà des antérieurs. La monopique n’arrange rien et le diestro préfère le préserver en demandant le changement après deux passages de banderilles. A la muleta, l’animal tient debout le temps de deux-trois passes puis s’affale sur au sol… Difficile dans ces conditions d’extraire quoi que ce soit. L’animal est tué au cinquième envoi d’une entière atravesada. Silence après un avis. Sifflets à l’arrastre  pour le quadrupède.

Le negro, Fardero, sorti en deuxième position, porte le 93. Mieux fait que le précédent, il a plus de prestance en piste. Il se montre distrait au capote où Cerro a du mal à trouver le sitio. La première rencontre avec le groupe équestre est de mauvais goût ; trasera, reprise, carioquée. Le Valdefresno pousse peu puis s’agenouille à la sortie. Mal remis en suerte, l’astado s’emploie sous le fer toujours mal placé dans le dos. Avec la muleta, l’Espagnol enchaîne les derechazos mais se fait avertir sans frais. Le passage à gauche montre que le cornu a encore des ressources mais la main, à senestre, n’est pas dominatrice. De retour à droite, le diestro réduit le terrain mais se fait accrocher et reprendre au sol. L’accrochage est heureusement sans gravité. Le cornu finit près des planches et ne se livre plus. Il est couché à la deuxième tentative d’une entière bien engagée un peu delantera. Pétition assez conséquente du public (majoritaire peut être ?), très importante des peons (majoritaire indéniablement !!!!! ) . Le palco laisse tomber le mouchoir pour le pavillon.

Cigarrero, un negro burraco rentre en piste. Ses déplacements semblent indiquer des problèmes de locomotion au niveau du postérieur gauche. L’unique puya est de même facture que les précédentes. Avec la flanelle, Campos le conduit rapidement vers le milieu de la piste. Sa faena sur les deux bords est assez décousue. Souvent accroché, parfois désarmé, souvent fuera de cacho, le mexicain n’arrive pas à trouver la bonne distance pour enchaîner. Malgré la faiblesse de l’animal, il me semble qu’il y avait mieux à faire. A l’évidence, le jeune manque de technique. Le novillo baisse d’un ton, arrive à accrocher son adversaire qui roule au sol. Avec la rapière, Campos occit le Lisardo  d’une demie au quatrième essai et d’un brelan de descabellos.  Silence après deux avis et plus de 16 minutes de faena !

Le quatrième de l’envoi est un autre burraco du nom de Cantinero. Cornicorto, il présente une très laide corne gauche. Il s’engage peu dans la cape de Flores et goûte la sable par deux fois avant la pique, des antérieurs et des postérieurs. La puya administrée dans l’épaule dans un premier temps, est reprise très en arrière du morillo. Le piquero s’en donne à cœur joie pour appuyer de tout son poids sur l’animal, pour pomper et vriller sa vara. Le bicho sort fortement affaibli de cette rencontre. Ainsi au dernier tiers, le mexicain est obligé de toréer à mi-hauteur pour garder son opposant sur pattes. Il alterne les deux côtés mais l’ensemble reste moyen sans plus. Le Valdefresno s’assoit après le quart d’épée de la deuxième entrée à matar. Le puntillero fait bien le boulot et le maestro reçoit quelques palmitas.

Le quinto, bizco à gauche, porte le nom de Pitillero. Cerro l’accueille à genou mais se fait désarmer. Il remet le couvert avec un farol de rodillas et poursuit en venant chercher le cornu au centre du ruedo. Le tercio de piques est d’une médiocrité déconcertante : une première pique dans l’épaule, carioquée, pompée. Pour la suivante, sans mise en suerte, l’animal arrive près des tablas pour une forte ration qui se poursuit après les clarines…..La piquero ajoutera même une troisième rencontre après les trompettes !… A la muleta, le cornu a encore du gaz mais le diestro se montre prudent. En fait, le negro se place vite dans sa querencia et n’attaque que par de brusques charges. Le passage à gauche semble donner de l’espoir, en vain. Le diestro cloue une demie lame atravesada delantera puis une ribambelle de descabellos. Sifflets après deux avis. Même son de cloche pour le quadrupède.

L’ultime, Langostito, se fait accueillir le long des tablas, Campos exécutant un farol juste avant de lui servir une véronique.  Le negro va trois fois au cheval dans un autre tercio de pique « du grand n’importe quoi ». Le diestro absent de ce tiers demande le changement avec une certaine désinvolture ! L’animal accompagne les peones aux planches lors des trois paires de palos. Avec le drap, le Mexicain use du pico. De nouveau distant, il arrive toutefois à enchaîner quelques passes. Il remate sa faena d’un chapelet d’ayudas hautes avant d’abattre son opposant d’une entière bien engagée légèrement delantera.  Pétition sur les étagères… et deux oreilles tombent d’un seul coup du palco !!!… Arrastre applaudi.

Anecdotes :

Aucun novillo ne portait la devise. Tous les novillos portaient les « crotales » aux oreilles.

Aucun novillero n’a réalisé une quelconque lidia. Tous les novilleros ont demandé des changements de tercio (1er et 2ème) sans se découvrir (les temps se perdent).

Sortie à Hombros de Campos…

Présidence aux ordres des novilleros.

Prix des places : 18 à 43 euros. Un peu moins de 2/3 d’arènes. Durée de la course : 2h40

 O.B