Samadet. 18 mars. Novillos de Pedres.

Pour sa traditionnelle novillada de début de temporada, la peña Al Violin avait choisi des novillos de Hermanos Martinez Pedres de Ciudad Rodrigo. L’ancien matador a tenu à soigner la présentation de ses Aldeanueva pour leur première apparition dans l’Hexagone. Toutefois l’ensemble du lot montra un fond de faiblesse et un manque de bravoure évident, chaque cornu ayant reçu une monopique le plus souvent sans brio. Face à cet encierro, le trio de piétons était constitué des deux français Thomas Cerqueira et Juan Leal et de l’Espagnol Angel Puerta, quatrième de l’escalafon lors de la dernière temporada.

Le tambour major portant le 26 fait une sortie remarquée par sa belle armure. Il tape contre les planches, s’engouffre bien dans le leurre de Thomas Cerqueira mais montre des signes de faiblesse. Sous le palco, le novillo vacille puis donne des signes de convulsion. La présidence lâche le mouchoir vert. Du burladero, le puntillero n’arrive pas à tuer l’animal. Une annonce micro nous fait part que le Biterrois va tuer le novillo.  Après un travail de cape afin de canaliser le bicho, qui par ailleurs s’est remis de sa crise, le jeune homme prend la muleta et commence quelques passes puis d’autres ! Quelques sifflets le rappellent à l’ordre et le matador élimine son opposant. Le sobrero, reçoit quelques palmitas à son entrée en piste, passe bien sur les deux bords puis pousse sous le fer mais abandonne vite l’épreuve. Le Français réalise un quite par chicuelinas rematé par une demie. Sa faena est décousue, souvent accrochée, parfois distante, le maestro se faisant souvent promener par son opposant. Il tue le quadrupède d’une entière delantera. Pétition majoritaire de la peña qui a fait le déplacement et du callejon …, pétition pratiquement inexistante pour le reste des gradins. Oreille et quelques sifflets pour le palco.

Le second de l’envoi, lourd et enmorillado, se fait accueillir à genou par Angel Puerta le long des tablas. Le negro poursuit mais fléchit des antérieurs. Le diestro se fait désarmer avant la mise en suerte pour le tercio de pique, l’animal en profite et attaque la cavalerie sur le côté. Le piquero lui ferme la sortie, puis lui ayant administré une bonne dose, l’autorise à repartir dans son camp. L’Espagnol initie sa faena sur les rotules près des planches. Le Pedres, compliqué, par ses charges d’intensité et de longueur variables, ne permet pas à Puerta de s’exprimer complètement. Ce dernier arrive cependant à confectionner quelques passes dominatrices principalement sur le côté droit. L’épée du premier envoi est entière haute et devant mais suffisante. Le pavillon est accordé par la présidence au moment où l’arrastre allait emporter la dépouille.

Le negro, numéro 16, chute à son entrée en piste puis réitère trois fois la chose avant d’aller au cheval ! Le castoreño délivre une pique homéopathique et se fait applaudir pour son professionnalisme… Juan Leal réalise un quite séduisant par tafalleras terminé par une larga. Il débute avec la muleta au centre du ruedo par deux cambiadas. A droite, l’Arlésien profite de l’embestida de l’animal qui répète bien. Les enchaînements sur ce côté sont satisfaisants. Ils le sont nettement moins sur l’autre bord où le jeune novillero est moins à l’aise techniquement et où il pèse moins sur l’animal. Le novillo finit dans le coin du ruedo alors que le novillero joue dans un terrain réduit. L’estocade est engagée presque en place (légère hémorragie). Sur les étagères fleurissent les mouchoirs qui font « tomber » les deux cartilages. L’arrastre est applaudi.

Le quatrième, un negro liston bizco, est bien exploité au capote par Cerqueira mais ce dernier perd du terrain sur la fin. L’astado s’exprime peu contre le peto de l’équidé, ainsi que lors du deuxième tiers. Avec la flanelle, Cerqueira a du mal à trouver la distance, le bon sitio, face à un adversaire, il est vrai plus coriace. Il y avait pourtant de quoi faire avec ce novillo qui donnait du jeu. Une entière plate et latérale au second assaut termine la prestation décevante du français. Silence.

Le quinto de la tarde se livre bien lors des trois véroniques à genou que lui sert Puerta. Moyennement engagé lors de la puya, l’animal poursuit les banderilleros jusqu’aux limites de la piste. L’Espagnol commence sa faena le bras gauche accroché aux « talenquères ». Le jeu de passe-passe est séduisant mais pas dominateur. Le novillero gagne ensuite le centre et essaie de tirer le leurre mais il se fait avertir par le cornu qui freine dans le drap. Le maestro ne travaille que par petites passes compte tenu de cet adversaire tordu et coriace. Le passage à gauche est très méfiant et distant. L’estocade entière delantera couche le Pedres dès la première tentative. Silence.

L’ultime de l’encierro, un beau negro liston, reçoit les applaudissements du public, puis une pique latérale trasera. Il sort affaibli de cette rencontre et s’assoit par deux fois au sol. Il reprend du poil de la bête et poursuit les peons lors de trois poses de banderilles. La dernière pose bien faite mérite le salut, les deux banderilleros saluent… Juan Leal double son opposant par le bas puis l’enroule bien à tribord. Le travail à bâbord est moins bon mais les multiples redondos inversés ou non ponctués de deux bernardinas enchantent les tendidos. Une nouvelle entière bien que basse liquide rapidement le toro et libère de nouveau  « dos pañuelos blancos » ! Applaudissements pour le cornu lors de sa sortie.

Anecdotes :

Présentation d’Angel Puerta et de Thomas Cerqueira dans cette placita. Sortie à hombros de Juan Leal. Prix de la faïence décerné à Juan Leal.

Tercio de varas : Cuadra de caballo assez lourde du Pimpi. Les alguaziles, plus enclin à faire des remarques aux areneros lors de la remise en état de la piste, laisseront tous les picadors piquer les novillos du côté du toril dans un sitio à l’opposé du sitio qui devrait être le leur !

Tercio de banderilles : Excepté le dernier animal qui a eu le droit de recevoir trois paires de banderilles, les autres n’ont eu que deux paires, parfois non justifiées  dans la mesure où ils poursuivaient les banderilleros jusqu’aux tablas !

Prix des places : 25 € (dernier rang, billets épuisés une heure avant le paseo), 28 € le tendido et 40 €  la barrera.

Un peu moins de 2/3 d’arènes.

Une minute d’applaudissements à l’arrivée du paseo devant le palco, à la mémoire d’un ancien membre de la peña locale décédé durant l’hiver.

Durée de la course : 2H45

O.B