
Photo : archive Antonio Santaines publiée dans ABC le 12/12/07
Lorsque l’on aborde la dynastie des Novilleros y Toreros de la Grande Famille des BIENVENIDA, ce n’est certes pas chose très aisée, car rapidement tout vient se mêler, s’embrouiller dirait-on, aussi bien dans les prénoms (nombres), les surnoms (apodos), que dans des dates (fechas) plus ou moins avérées.
Alors d’entrée pour une meilleure lecture, il est préférable et presque essentiel de dresser une sorte de tableau généalogique, de façon à ce que le lecteur puisse, en un clin d’œil, ou du moins plus hâtivement s’y retrouver, et ainsi peut-être mieux comprendre et enfin apprécier cette grande famille de personnes hors normes issues du mundillo.
En regardant de façon plus conséquente le parcours ou la voie de chacun, à différents degrés, ils furent pratiquement tous des hommes d’une intelligence remarquable, avec un don sans partage, ayant le sens inné de la lidia, la perception très forte d’un certain toreo, un instinct naturel de la colocación. En somme, tous pétris pour ce métier tellement particulier avec le danger fatal qu’il recèle. Mais aussi un bonheur outrancier fait de satisfactions excessives, diront certains revisteros, et que nous, simples profanes de cette science, discipline à chaque geste ô combien éphémère, nous ne pouvons qu’ignorer à jamais…
Tout commence avec un laborieux banderillero dont nous ne savons que très peu de choses, sauf qu’il est né peu après 1800. Certains biographes avancent comme prénom José, d’autres Manuel, ou encore Rafael, Juan et même Luis. C’est en tout cas le père de Manuel Mejias y Luján, (Bienvenida I), le premier Bienvenida (dont tous garderont le nom) né le 23 juillet 1844 à Bienvenida (Badajoz), au n° 15 de la calle del Cuerno.
Tout jeune, Manuel fut enfant de choeur (monaguillo), officiant pour un oncle prêtre (sacerdote). Attiré par les toros, le garçon débuta en public à l’âge de quatorze ans. Trois ans plus tard, en 1861, il obtint une place de sobresaliente lors d’une novillada à Sevilla et se fait remarquer lors de ses deux interventions au capote.
Le 4 septembre 1874, il participa à la course inaugurale des nouvelles arènes de la route d’Aragon à Madrid (dix toros de différentes ganaderias y furent combattus) dans la cuadrille de Bocanegra.
Auparavant, Manuel avait été entre autres banderillero du fameux Salvador Sánchez y Povedano dit Frascuelo (1842/1898), mais aussi du très célèbre Luis Mazzantini y Eguía dit Mazzantini (1856/1926).
Bienvenida I épousa une certaine Carmen Rapela y Camacho (certains avancent comme prénom Teresa), qui lui donna au moins quatre enfants : Teresa, José dit Pepe, Luis et Manuel dit quelquefois Manolo.
Nous ne connaissons guère que Pepe, Bienvenida II, et beaucoup plus le dernier de la fratrie, Manuel, Bienvenida III.
Il y avait eu en fait eu un autre enfant, le tout premier, nommé également Manuel, qui décéda suite à une mauvaise chute (fracture du crâne) provoquée par le coup de tête d’une chèvre qu’il voulut toréer avec un mouchoir dans une rue de Séville.
Fin 1888 ou début 1889, avec José et Manuel dont on sait qu’il n’avait pas encore tout à fait cinq ans, lorsque toute la famille émigra outre-Atlantique.
La famille Mejias restera pendant trente cinq années en Amérique du Sud. Ils ne reviendront en Espagne que courant 1924.
Entre 1889 et 1924, nous ne savons pas si cette famille Mejias/Rapela vint par intermittence en Espagne. Il semblerait que non, vu leurs finances. Mais tout cela n’est que supposition, car Manuel fils pouvait très bien leur payer le ou les voyages, car dès 1905/1906, le futur « Papa Negro » pouvait largement se permettre de faire venir ses parents avec ses propres deniers.Nous ne possédons que des dates approximatives sur la naissance et le décès de Doña Carmen (ou Teresa) Rapela y Camacho, épouse de Bienvenida I . On sait par contre que ce dernier décéda en 1908.